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Péripéties Singa(pourrie)nnes

 

Les imprévus, ça tombe toujours quand on s'y attend pas...;)

 

"Et si on s’arrêtait pour visiter?" Vous l'aurez probablement remarqué, il s'agit là d'une question interrogative. Mais visiblement, pour la compagnie Quantas Airways, c'est une question affirmative !! L'avion dans lequel je me trouvais, un A380 (la crème de la crème donc), à fait des siennes à Singapour. Après une heure de retard, le dernier joujou d'Airbus quitte le terminal et s'avance sur la piste de décollage. Là, le pilote nous annonce qu'un problème au niveau du train d'atterrissage nous empêche de décoller et nous retournons au même terminal. Là-dessus, les deux bébés présents dans l'appareil se mettent à hurler. Bon, OK, c'est pas grave, ça va leur passer, il faut savoir garder son sang-froid... Sauf que ça ne leur passe pas du tout. Bien au contraire, on a le sentiment qu'un concours est lancé en les deux monstres qui gueulent toujours plus fort.

 

Et le problème technique alors ? Ah ça y est, c'est réparé et on repart avec 2 heures de retard... Ah ben en fait non, c'est pas réparé... Bon ben on retourne au terminal alors...

 

Bon, là il est 4 heures du mat' et ça fait 6 heures qu'on aurait dû partir... Qu'à cela ne tienne, je me suis fait un pote dans l'avion, un hindou nommé Ruwan qui vit à Melbourne, donc on tape la causette pendant que les mécanos se tournent les pouces... Et les bébés sont toujours pris dans leur débat super philosophique eux aussi... Quelle ambiance !!

 

Bon, cette fois ça y est, on est partit !! l'avion se remet en place sur la piste de décollage... Et retourne encore au terminal !!! Toujours le même problème de train sur un avion, c'est un comble quand même!!!

 

Comme l'équipage ne doit pas dépasser un certainn nombre d'heures de travail d'affilé (varions les plaisirs!!), le pilote nous annonce que le vol est purement et simplement suspendu!! Nous sortons donc de l'avion, et nous récupérons nos bagages. Nous sommes ensuites conduits au terminal des bus et on nous embarque vers le centre-ville pour nous conduire à l'hotel.

 

Je passerais la journée entière à l'hotel de Singapour à attendre que la réception nous appelle pour nous dire que notre avion est finalement prêt à partir. Déja le décalage horaire de 7 heures, ça faisait mal, mais là, je sais même plus quel jour on est !! Et j'ai encore 7 heures de vol et 3 heures de "jetlag" à me manger pour arriver à Melbourne !!

 

Mais soyons positif! Grâce à ce petit contre-temps, j'ai pu avoir un aperçu de Singapour. Une ville qui m'a l'air bien chic et festive, très belle toute illuminée à 5 heures du matin (même si le gros sapin de noël au milieu de tout ça fait un peu insolite) avec des buildings tous plus grands les uns que les autres. Y'a juste un truc qui m'a intrigé, c'est cette espèce de terrasse géante posée au sommet d'un immeuble. On aurait dit, qu'un paquebot s'était échoué sur le toit de ce building... Strange...

 

Finalement, Nous embarquons de nouveau dans l'A380 (le même que la veille, avec le même équipage, sauf que lui, il avait bien dormi) et l'avion décolla avec "seulement" une heure de retard (oui, le pilote a voulu faire son malin et nous a pondu un nouveau problème technique, mais il a dû sentir des ondes négatives pointer sur lui alors il a quand même décollé...).

 

J'arrive finalement à Melbourne à 8h du matin, avec 24 heures de retard !! le voyage aura duré 53 heures... Et ici, la journée commence à peine!!

Elles sont grandes les maisons dit-donc !
Elles sont grandes les maisons dit-donc !

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Premiers feelings "kangouroutesques"

 

Quand tu arrives quelque part, tout est "ouaaaaaaah !!"

Quelques jour plus tard, tout est "bof" ou "ouais normal quoi"

 

... Autant profiter au max du "ouaaaaaaah !!"...

 

Le premier truc qui saute aux yeux en Australie, c'est le coût de la vie. Exemple: 4$ le ticket de tram, 8$ le paquet de céréales bas de gamme etc... Sachant qu'un dollar australien vaut environ 0,80€... WTF ??? Sur le pays continent, tout est extrêmement cher pour un touriste, les australiens n'ayant pas ce problème étant donné que les salaires sont (d'après ce que j'ai entendu) également plus élevés qu'ailleurs. Le touriste qui souhaite rester un certain temps doit donc envisager de travailler un peu sur place (ou alors d'avoir un budget solide dès le départ).

 

Cependant, il arrive que l'on trouve quelques petites pépites au milieu de tous ces prix astronomiques, comme cette pizza à 3$ ou cette glace à 30 centimes (!!!) Alors du coup, on a un peu l'impression que l'Australie nous invite à une chasse aux bons plans pour pouvoir survivre ici.

 

La crise financière passée, on peut se pencher un peu plus sur le pays en lui-même. Grand comme 15 fois la France, avec 3 fois moins d’habitants (dont les deux tiers sont répartis entre Melbourne et Sydney), l’Australie est un pays aux nombreuses étendues sauvages. Ces derniers (et donc premiers) jours, je n’ai traversé que quelques 300 kilomètres (ça paraît déjà pas mal, mais en Australie, ce n’est vraiment rien) et le peu de la flore que j’ai vu m’a beaucoup fait penser à la savane africaine (même si je ne la connais que par des reportages télé). En regardant la broussaille jaunie, quelques pins desséchés par-ci, par-là, dans la lumière du soleil couchant, on s’attend presque à voir un lion surgir des fourrés et attaquer une des vaches noire, nombreuses ici, qui ressemblent beaucoup aux bovins des plaines arides du continent africain.

 

L’île continent semble être un méli-mélo de biodiversités et de cultures du monde entier. Partout où je passe, partout où s’arrêtent mes pas, j’ai cette sensation de « déjà vu » et de « nouveau » assez déroutante. Par exemple, lors de mon passage à Albury, une petite ville à 350 kilomètres de Melbourne, j’eu l’impression de me trouver dans une de ces petites bourgades américaine où les routes sont parsemées d’enseignes installées dans des grands hangars en tôle. « Comme dans les films !! » me suis-je dis (ça c’est le côté « déjà-vu »). Cependant, je n’ai jamais été aux USA (ça c’est le côté « nouveau »)…

 

Les animaux aussi sont particuliers ici. En apparence, ce sont les même (bien que la taille puisse varier), mais certains d’entre eux font des bruits plutôt surprenants, voire carrément bizarres!! Il y a un nombre important de perroquets ici, ils sont aussi communs que les pigeons (et aussi peu farouches). Néanmoins, au concours de beauté entre le pigeon et le perroquet, y’a pas photo…

 

Avec Silvia, nous sommes arrivés à Lankeys Creek il y a quelque jours pour notre premier HelpX ensemble chez Peter, un retraité australien vraiment adorable et bon vivant. Nous travaillons 4/5 heures par jour dans sa ferme, « Lost Patrol » la bien nommée, car en effet, c’est perdu au milieu de nulle part. Nous nous occuperons, entre autres, des chameaux qu’il y élève… Mais je vous donnerai plus de détails dans le prochain article qui y sera consacré… ;)

équipé pour tenir le journal de bord !
équipé pour tenir le journal de bord !

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Coup de pouce australien

 

Allez à la rencontre des locaux et ce seront eux qui viendrons pour vous...

 

Le samedi, à la ferme, c'est notre jour "off" à Silvia et moi. Nous souhaitions nous rendre à Albury pour avoir du réseau téléphonique et accéder à internet, non disponibles depuis la ferme. Comme nous souhaitions également expérimenter l'auto-stop en Australie, c'était l'occasion rêvée. C'était donc décidé, nous irions jusqu'a Albury, a 120 km d'ici, en tendant le pouce.

 

Le samedi matin donc, nous nous lançons sur la route. Au bout d'une demi-heure, un trio de retraités à l'accent incompréhensible nous passe devant, puis fait carrément demi-tour pour revenir nous chercher! Coup de bol, ils vont aussi à Albury!! Ni une, ni deux, on embarque!

Une bonne heure plus tard, nous arrivons sur Albury. La mamie (dont l'anglais est le seul que nous puissions comprendre) semble nous apprécier, et demande à son mari de faire un petit détour par, paraît-il, un pub typiquement australien qui avait plus la tronche d'un bâtiment de Tex avery qu'autre chose. Nous apprendrons par la suite qu'il s'agit effectivement d'une adaptation de dessin animé et nullement d'une construction typiquement australienne.

 

Nos trois petits vieux nous déposent en centre-ville où nous passerons l’après-midi à mettre nos blogs à jour, envoyer des mails, rechercher du boulot sur la région de Sydney etc...

Vers 5h, après avoir acheté une paire de tongs et 6 donuts à 50 cents pièce, nous nous dirigeons à pieds vers l'extérieur de la ville... Et nous nous rendons compte que ce n'est pas chose facile que de s'orienter vers la bonne sortie quand on ne connaît pas les environs. C'est d'ailleurs ce qui me fera choisir la mauvaise route. Pensant qu'il fallait prendre la route est au lieu de la route nord (les deux pouvaient nous permettre de rejoindre la ferme), nous nous sommes retrouvé à faire du stop au mauvais endroit.

 

Il est 5h30, une première voiture s'arrête et nous permet de sortir de la ville; une dame dont la passion semble être la cigarette et la plus grande crainte, la chaleur... Fallait pas vivre en Australie M'dame!

6h, nous sommes toujours le pouce en l'air, quand trois jeunes passent devant nous en nous criant un grand "yeaaaaaah!!". Sympathiques messieurs... mais bon, ils ne se sont pas arrêtés... Ah ben tiens, ils reviennent... Ils se sont passés le mot dit-donc ;)

Le jeune qui était au volant descend et nous explique, carte routière en main, que nous ne sommes pas sur la meilleure route pour rejoindre notre destination. Cependant, Il nous propose de nous rapprocher un peu: lui et ses potes vont se baigner au lac a quelques kilomètres d'ici. Sachant que nous nous enfonçons un peu plus sur ce qui n'est probablement pas la meilleure route, nous acceptons tout de même le coup de main.

 

Nous voici donc, 10 minutes plus tard, au bord d'un lac énorme aux allures de loch écossais, paumés au milieu de nulle part. Bon, de toute façon, ça ne sert à rien de faire demi-tour, donc... Let's keep going!!

Le temps de faire une petite photo au bord de la route et une voiture qui venait de passer revient pour nous prendre. Décidément c'est une tradition chez eux de passer une première fois devant des auto-stoppeurs avant de revenir les chercher. Peut-être pour les jauger... Bref, deux jeunes qui devaient probablement avoir notre âge (et dont les beaux yeux bleus n'ont pas laissés Silvia indifférente) s'arrêtent. Lorsqu'ils voient que nous allons assez loin (alors qu'eux allaient juste à côté), ils se sentent obligés de nous aider maintenant qu'ils se sont proposés de nous embarquer.

 

Comme il commence à se faire tard pour faire du stop, ils nous proposent de nous joindre à eux pour aller "boire un coup" avec quelques amis au bord du lac "juste 2 ou 3 heures" et de nous amener à destination le lendemain matin. Nous acceptons et partons avec eux au bord du lac, où leurs potes ont déja bien entamé la réserve de bière. Au bout de 5 minutes, nous comprenons bien que le "boire un coup" va vite devenir "grosse bamboula". Nous serions bien restés, mais nous devions être à la ferme le lendemain matin à 10h pour travailler et nous doutions de leurs capacités à se lever a 8h30 et surtout à conduire.

 

Nous décidons donc de continuer le stop. Au bout de 20 minutes, un couple de trentenaires (dont le mari faisait vraiment ancien surfer assagi) nous permet de quitter ce lac interminable dont la présence commençait à nous miner le moral tant il nous donnais l'impression de ne pas avancer.

Nous arrivons a Tallangata, petit patelin perdu dans les plaines. Le soleil commence à se coucher et nous savons maintenant que nous ne serons pas rentrés avant la nuit. Nous nous posons donc la question de savoir où dormir ? Nous savons également qu'une chambre nous coûterait très cher. Nous décidons donc de continuer à tenter notre chance sur la route. Notre couple d'ex-surfers nous indique très gentiment les étapes de notre parcours pour arriver jusqu'à la ferme et nous repartons.

 

7h30, le soleil et la température ont sensiblement chuté, même si cela reste supportable en T-shirt. Mais le froid va vite tomber et nous le savons, d'autant plus que les voitures se font rares (déjà qu'à la base, c'est pas le périph).

Finalement, sur les coups de 8h, alors que nous commençons un peu à nous inquiéter, un homme dans un beau 4x4 avec sièges en cuir, machine à café, airbags qui font pochettes surprises et tout le tralala d'une voiture de riche (bon ok, peut-être que pour la machine à café j'exagère...) stoppe son carrosse et nous embarque (nous avons à peine cherché à savoir jusqu'où il allait). Ce gentleman répondant au nom de Josh, nous avancera d'environ 80 km. Durant le trajet, il s’intéressera beaucoup à nous, à notre voyage, d'où nous venons, et il répondra également à chaque question que nous lui retournerons. Ainsi, nous apprendrons qu'il est propriétaire d'un camping (où il se dirige actuellement) et qu'il à été en France il y a plusieurs années (à Noirmoutier) où il avait beaucoup apprécié l'hospitalité des français.

 

S'inquiétant de nous voir sans vêtements chaud ni argent (en réalité nous en avions mais nous savions que si nous prenions une chambre dans un motel ou même au camping, ce serait le budget de la semaine qui partirait. Nous avions donc décidé faire comme si nous n'avions rien), il n'osa pas nous laisser sur le bord de la route maintenant qu'il faisait noir. Il nous emmena donc jusqu’à un pub dont il connaissait visiblement bien le patron. Ce dernier nous a proposé un lit dans la buanderie pour 60$, que nous avons refusé. Nous avions un peu l'impression d'entamer des négociations, sauf que là, il ne s'agissait pas de faire baisser le prix, mais carrément de ne pas payer!! Je me suis senti un peu coupable d'abuser de la gentillesse de ces gens qui ne voulaient pas nous laisser sans un toit, même si eux aussi essayaient de nous vendre cher le logement et la nourriture. Je réalise que c'est un peu la loi du backpacker, chacun essaie de tirer son épingle du jeu...

 

Finalement, la femme du patron nous offrit deux fish and chips et Josh, qui semblait nous avoir pris en sympathie, nous conduisit jusqu’à son camping, où il nous proposa un bungalow. Au début, il tenta lui aussi de nous faire payer la nuit à 50$. Nous n'allions pas céder maintenant et il dû le sentir car il n'insista pas et nous proposa de travailler quelques heures pour lui le lendemain matin pour payer la nuit, ce sur quoi nous nous sommes entendus.

 

Le lendemain matin, après une bonne douche, La femme de Josh (visiblement pas ravie de notre présence gratuite sur son territoire) nous donna de quoi changer nos draps et nous expliqua quelles tâches nous aurions à effectuer. Cependant, je pense que Josh a argumenté en notre faveur auprès d'elle car il nous demanda finalement de ramasser les feuilles mortes autour d'un arbre (environ 5m²) et puis... C'est tout!! A notre grande surprise, il décida que nous avions assez travaillé (environ 15 minutes) et il nous déposa même dans la ville la plus proche!!

Avec le recul, je me demande si nous n'avons pas réveillé de bons souvenir de France en lui et s'il n'a pas voulu nous aider, comme des français l'avaient aidé à Noirmoutier. Je me demande également s'il n'avait pas vu clair dans notre jeu de "négociation", mais c'est comme s'il avait décidé d'y participer lui aussi, et il aurait accepté sa "défaite", à moins qu'il ne nous ait laissé gagner... Je ne le saurais probablement jamais.

 

Arrivé à Corryong, la ville du coin, à environ 40 km de la ferme, avant de nous quitter, il nous expliqua par où passer. Nous le remerciions chaleureusement et nous apprêtions à poursuivre notre route lorsque un vieil homme nous proposa spontanément de nous avancer de quelques kilomètres: il avait entendu Josh nous expliquer la route à suivre et il allait dans ce sens... Décidément, la journée commence bien!

 

15 minutes plus tard, nous sommes de nouveau au milieu de nulle part, mais nous nous sentons super bien: nous avons passé "l'épreuve de la nuit" et nous savons que nous ne sommes plus très loin.

C'est à ce moment qu'un pick-up passe, fais demi-tour et reviens nous chercher (on ne s'en étonne même plus mainntenant). Dougald, fermier de son état, nous embarque et nous déposera à la ferme!! Génial!! Tout sourires, nous passons les derniers kilomètres de voyage à discuter avec un homme fort sympathique et jovial. Nous lui parlons de nos plans de nous rendre prochainement sur Sydney et il nous propose carrément de nous donner les coordonnées de sa belle-famille qui vit là-bas... Trop top!

 

Nous le remercions devant le portail derrière lequel les chameaux nous attendent. Nous sommes finalement arrivés. Nous avons rencontrés pas mal de gens, tous adorables et voulant tous nous aider, quitte à changer leurs plans et à faire des concessions. Nous étions partis pour pouvoir communiquer avec nos proches et nous avons rencontré les locaux. Au moment où nous pensions être dans une mauvaise passe du voyage, nous avons passé le meilleur moment depuis mon arrivée.

 

La magie du voyage est vraiment déroutante mais si délicieuse...

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Deux semaines chez les dromadaires

 

Chercher la nouveauté, cultiver les différences

 

Après une brève journée à Melbourne avec une valise sur le dos et deux sous les yeux, nous voilà partis sur les routes australiennes en direction d’Albury, une petite ville à mi-chemin entre Melbourne et Sydney. Là, nous rejoignons Peter, chez qui nous avons prévu de passer 2 semaines en HelpX (travailler en échange du gîte et du couvert). Peter est un retraité de 66 ans (qui en paraît 50), propriétaire d’une ferme un peu particulière… Tout d’abord, nous étions au beau milieu de nulle part, pas de réseau téléphonique ni internet. Ensuite nous étions logés dans des wagons de trains aménagés en chambres avec tout le confort possible (douche, WC, lavabo, un grand lit…), et nous avions pour compagnons… 6 dromadaires !!! Un cadre idéal pour commencer le voyage ! Nous avons ainsi passés deux semaines et demie à Lost Patrol (le nom de la ferme, bien choisi d’ailleurs) en compagnie de Charlotte et Valérie, deux françaises déjà sur place depuis un mois, qui partiront une semaine plus tard. Le travail est varié chaque jour et on peut compter sur Peter pour nous trouver des tâches intéressantes et pour mettre l’ambiance !! Nous avons donc, entre autres, repêché des tuyaux emportés par une crue dans la rivière qui longe la propriété, décapé sa terrasse au karcher pour la peindre, fait un peu de ciment pour construire une clôture, tondu avec toutes sortes d’engins, conduit un petit tractopelle (jouissif !!), érigé une sorte de tour-antenne au beau milieu des wagons de trains… et bien évidemment, nourrir les chameaux !!! Il fallait même les brosser avec des râteaux pour leur enlever la laine !

 

Lorsqu’il y avait une tâche un peu chiante ou ingrate, Peter avait une bonne méthode pour désigner celui qui s’y collerait : jouer à Pierre-feuille-ciseaux ! Le premier jour, il fallait choisir celui ou celle qui se mouillerais pour récupérer les tuyaux immergés dans la rivière… J’ai perdu… Mais finalement j’y ai pris beaucoup de plaisir (même s’il y avait quelques araignées assez balèzes), si bien que finalement tout le monde m’a rejoint ;). La seconde fois que l’on a joué à ce petit jeu, le gagnant conduirait le tractopelle et les perdants… Ramasseraient les bouses de vaches pour le compost !!!! Hahahahahaha… J’ai gagnéJ.

 

Valérie et Charlotte sont parties au bout d’une semaine et nous nous sommes retrouvés tous les deux pendant quelques jours. Nous en avons profité pour préparer notre prochaine étape : l’achat d’un van et l’arrivée sur Sydney. Evidemment, avec une connexion internet qui marche quand elle veut (c’est-à-dire quasiment jamais), c’est pas le top… Pour avoir une connexion digne de ce nom, il faut faire du stop jusqu’à la ville du coin, à une heure de route, et parfois c’est un challenge (cf. article précédent). C’est là que notre fermier favori entre en scène. Nous avions initialement prévu d’acheter un van déjà aménagé à un autre backpacker (c’est un terme anglais qui désigne un voyageur « sac à dos »), avec un budget d’environ 5000$ (environ 4500 euros), mais Peter, qui aura passé beaucoup de temps avec nous, nous conseilla plutôt d’investir dans un véhicule non aménagé et de le meubler nous-mêmes, nous expliquant que ça nous reviendrait moins cher. Sachant Peter très calé sur le sujet (il récupère et retape bon nombre de véhicules), nous décidons de suivre son conseil. Nous recentrons donc nos recherches sur des vieux vans utilitaires une semaine durant, laissant même de côté la recherche de boulot sur Sydney. Peter nous a assisté dans toutes nos démarches, il a branché ses potes pour savoir s’il y avait des vans à vendre dans le coin il nous a donné son avis sur toutes les offres que nous trouvions intéressantes (et comme le bonhomme est exigeant sur la qualité, y’a des jours où on désespérait un peu), il a même appelé les vendeurs pour nous, négocié les prix et s’est même déplacé pour voir le moteur ! Bref, autant dire que sans lui, nous aurions payé deux fois plus pour un van peut-être deux fois moins performant

 

Quelques jours avant notre départ de la ferme, Matt, un allemand, nous a rejoint, suivi de… Valérie, Charlotte et une de leurs amies, Jennifer. Toutes les trois, elles ont acheté une voiture (genre break) pour faire un road trip dans le même style que ce que nous prévoyons de faire avec Silvia. Nous passons d’un seul coup de deux à six ! Il y a un peu plus d’ambiance et nous en profitons pour faire des grillades autour d’un bon feu de bois, avec en dessert, marshmallows grillés !!!

 

Nous avons fait pas mal de choses pendant ces deux semaines et demies et je ne pouvais pas imaginer meilleure façon de commencer le voyage !! Le HelpX est vraiment un bon plan pour les voyageurs à petits budgets.

 

Nous avons finalement trouvé, par le biais d’un ami à Peter, Un van Toyota Hiace de 1993 (bon je vous l’accorde, ça fait un peu vieux) à vendre dans un patelin voisin. Nous nous y sommes rendus la veille de notre départ de la ferme et nous avons conclu l’affaire pour 3000$. Un menuisier nous a fait un sommier pour le lit en deux temps trois mouvements (un autre ami à Peter) et nous retournons à Lost Patrol avec notre véhicule tout neuf pour notre dernière nuit!

 

Le jour du départ est arrivé, Peter nous vend quelques équipements de plus pour notre van (dont un matelas) pour une somme très réduite et m’offre même une vieille planche de body-board. Nous les invitons à manger à midi et leur offrons un petit présent que nous avions trouvé en ville quelques jours plus tôt. Silvia a également fait une petite vidéo des deux semaines passées à la ferme et la leur donne également. Les adieux sont difficiles car, vous l’aurez compris, je me suis vraiment éclaté ici, mais le road-trip commence maintenant !! Je prends conscience de ce que sont les rencontres qu’un voyageur est amené à faire : belles et riches mais momentanées et courtes, ce sont des relations privilégiées avec des gens que l’on a très peu de chances de revoir… Mais comme je dis parfois, on crée sa chance… ;)

Commentaires: 2
  • #2

    Charlotte of London (lundi, 11 mars 2013 22:58)

    GPS a must my dear Watson

  • #1

    Charlotte of London (lundi, 11 mars 2013 21:43)

    Recit genial, on s'imagine etre a vos cotes