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Bali la commerciale

 

Hey my friend! what are you looking for?? I have everything you need!! It's good for you!!

 

Après une journée (et une nuit) à l’aéroport de Singapour, nous embarquons enfin pour la seconde partie de notre voyage, en route pour le continent asiatique !! Première étape, l’île réputée très touristique de Bali en Indonésie, où nous passerons quelques jours avant de partir pour l’île (réputée moins touristique) de Java, pour un séjour total de 12 jours dans le pays. Nous arriverons à l’aéroport de Denpasar, au sud de Bali et nous parcourrons le pays jusqu’à Jakarta, la capitale, à l’ouest de Java.

 

Dès l’arrivée, on est mis dans le bain ! Des dizaines de chauffeurs de taxis nous sautent littéralement dessus pour nous demander où nous allons. Les « hello my friend!! Where you going? Cheap, cheap!! » fusent de partout! Certains (la plupart) sont très virulents et nous suivent sur plusieurs dizaines de mètres en nous harcelant de questions, ignorant complètement nos refus répétitifs. Le jeu devient vite énervant car les chauffeurs sont trop collants voire parfois insolents puisque certains commencent à nous prendre par le bras pour nous pousser en direction de leurs taxis.

 

Nous trouvons finalement un taxi avec un compteur, ce que nous cherchions depuis le début car on nous avait mis en garde contre les arnaques des taxis non-officiels, d’autant plus que nous arrivons dans un pays où il n’est pas évident de faire les conversions puisque la monnaie se compte en dizaines, voire en centaines, de millier !! Avec nos billets de 100 000 et de 50 000, nous avons l’impression de jouer au Monopoly… J’achète !! Nous déposons donc nos bagages à l’hôtel, que nous payons 160 000 roupies pour une chambre double avec Wi-Fi, soit environ 12,5 € à se partager en deux… Cheap ! Cheap !!

 

Nous partons nous balader dans Kuta, l’une des villes les plus touristiques de Bali. Nous sommes cependant surpris de voir l’état des rues et des maisons dans cette ville attrape-touristes. Il y a beaucoup de déchets sur les trottoirs défoncés et non-entretenus. Ici le scooter semble être le roi du macadam (cassé) même si l’on voit aussi des voitures (comme les innombrables taxis). Les enfants savent conduire un scooter avant de savoir courir ! Il n’est pas rare de voir des familles entières s’entasser sur un seul engin. Le bébé devant se tient au guidon (ici on commence l’apprentissage très tôt je vous dis !!), le papa derrière conduit, puis la maman est assise en suivant avec le grand frère de 4 ans (lui il sait déjà conduire) sur les genoux. Le casque n’est pas obligatoire et peu de gens le mettent. Le code de la route non plus ne semble pas obligatoire… Et donc personne ne l’applique. Normalement on roule à gauche dans toute l’Indonésie mais en pratique on roule de tous les côtés et dans tous les sens. L’usage du klaxon est la seule chose qui semble presque obligatoire !! En effet, dès qu’un véhicule se rapproche d’un autre, il klaxone gaiement pour le prévenir de sa présence… Je vous laisse imaginer le bruit… Mais étrangement, nous découvrirons tout au long de notre séjour une conduite courtoise et respectueuse, sous ses airs de capharnaüm, la circulation indonésienne est sous contrôle (pas policier hein, ceux-là on ne les voit pas trop).

 

Nous flânons dans les rues commerçantes de Kuta, tentant tant bien que mal (mais surtout mal) de regarder les étals sans se faire accrocher par les vendeurs qui ont le don de capter le moindre de vos regards vers leur boutique et vous appellent même depuis le trottoir d’en face !! S’il y a besoin, ils iront même jusqu’à arrêter la circulation pour vous faire traverser et ainsi vous permettre (inciter) de rejoindre leur souk ! Ces gens-là ont le commerce dans le sang, c’est une tradition chez eux !! On comprend aisément pourquoi vu le nombre de touriste. Nous sommes leur gagne-pain en quelques sortes. Le problème c’est que nous ne sommes pas franchement riches…

 

Nous finirons la soirée dans un restaurant très typique et très joli pour notre première soirée sur le continent des saveurs et également jour d’anniversaire de Silvia. Dès les premières bouchées, nous sommes au paradis. Tant de saveurs explosent dans nos bouches, la citronnelle, la viande, le riz, la sauce cacahuète, les légumes et même la bière sont autant de plaisirs si forts pour nous qui nous nourrissions de fast-food et bouffe en conserve depuis 3-4 mois. Nous passons la soirée sur un petit nuage… Surtout ne nous réveillez pas tout de suite !

 

Nous avons 5 jours à passer à Bali et nous ne pouvons donc pas prendre énormément de temps pour visiter chaque ville. Kuta ne nous émerveillant pas, nous décidons de nous mettre en route direction Denpasar, la capitale administrative de Bali, à quelques kilomètres de là. Sur place, nous découvrons une ville fumante et grouillante ne présentant que très peu d’intérêt pour nous et nous n’avons pas le temps de fouiller la ville à la recherche d’un éventuel trésor caché. Nous prenons le premier taxi (et ici, même pas le temps de chercher, ce sont eux qui nous trouvent !!) et partons direction Goa Gajah où nous savons trouver un temple. Le problème c’est que, comme pour beaucoup de temples, l’entrée est payante pour les touristes. Ce n’est certes pas bien cher, mais nous n’avions pas envie de payer l’entrée, d’autant plus que nous pouvions tout voir depuis le surplomb qui permet l’accès au dit temple.

 

Le soir tombe et il faut trouver un coin pour dormir. En nous baladant au hasard des petites rues, nous tomberont sur une petite guesthouse (hébergement chez l’habitant) typiquement indonésienne où les chambres sont réparties autour d’un magnifique jardin orienté plein ouest pour un coucher de soleil aux milles couleurs ! Le petit déjeuné est compris, il y a un accès Wi-Fi et une salle d’eau (à l’indonésienne donc pas de chasse d’eau et douche froide à l’aide d’un seau) pour 4€ chacun. On se pointe, on visite la chambre, on paye, on dort !! J’adore les systèmes simples ! Le soir, nos papilles nous commandent de partir en quête de nourriture, nous sommes si heureux de redécouvrir le sens du goût que nous nous autorisons un petit apéro avec la bière locale, la bintang (dont le tee-shirt est porté par tous les touristes…) en plus des quelques beignets que nous achèterons dans un boui-boui pour…15 centimes les 4 !!

 

Direction les montagnes de Bali pour voir les fameuses rizières en terrasse, très prisées des touristes (of course). Nous prenons encore un taxi, moyen de transport finalement onéreux dès qu’il s’agit de faire un certain nombre de kilomètres. Le trajet nous fait enfin sortir des villes et nous pouvons admirer les paysages sublimes de l’Asie du sud-est. Un grand nombre de palmiers et de plantes des régions humides aux couleurs éclatantes (le vert étant évidemment prédominant). Nous apercevons des travailleurs au chapeau pointu dans les champs et les rizières, très répandues. C’est également l’occasion de réapprécier l’étonnante conduite des indonésiens, dangereuse et courtoise à la fois.

 

En route, notre chauffeur se permet de nous arrêter dans une culture de café un peu spéciale. Nous sommes conduits à travers des plantations de café, cacao, noix de coco, thé et autres arbres fruitiers jusqu’à une petite cahute où une vieille dame brule du café dans une modeste cheminée en terre cuite. De là, nous sommes conduits dans un petit jardin où l’on nous fait goûter un assortiment de thés et de cafés. J’ai rarement eu l’occasion de tester de si bon thés, surtout ceux au gingembre (un peu fort) et au citron (exquis). Les cafés sont bons mais comment dire… Ce n’est pas trop notre tasse de thé. Cependant la spécialité de l’endroit réside dans la fabrique de ce café si particulier, le café Luwak (prononcer louwa). Les grains de ce café sont sélectionnés et ingurgités par un petit animal à mi-chemin entre le renard et la fouine (le luwak, d’où le nom du café) et fermentent directement dans l’estomac de ce dernier avant d’être « rendus » dans ses excréments. Notre chauffeur, transformé pour l’occasion en guide nous dit que ce café est plus fort que tous les autres et nous demande de tester tour à tour le café balinais, le café luwak puis de nouveau le café balinais. Malheureusement, n’étant, ni Silvia ni moi, des buveurs de café, nous ne verrons que peu de différences, ne notant avec évidence que le fait que le café ne soit pas filtré puisque nous avalons du marc à chaque gorgée… Mais nous sommes beau joueurs (le simple fait d’avoir goûté du café fait à partir de merde de renard le prouve non ?) et nous passons de bon cœur à la boutique pour acheter quelques-uns des produits que nous avons gouté avant de repartir avec notre chauffard de taxi.

 

Après un bon nombre de virages à vous filer la gerbe dans les montagnes, nous arrivons finalement à Jatiluwih, un village surplombant d’époustouflantes rizières en terrasse se perdant dans le lointain. Restant sans voix devant ce spectacle, nous en profitons pour aller manger (avec vue évidemment !!) et nous allons poser nos sacs dans une belle chambre d’hôtes.

 

Le temps change vite en Indonésie, nous nous en rendrons compte à nos dépends en visitant les rizières, des averses éclairs nous tombant dessus sans prévenir nous obligent à nous abriter sous les petites étables à bœufs. Nous ferons plusieurs escales chez ces accueillants animaux (autant qu’il y aura eu d’averses) en surveillant de temps à autres la grosse araignée multicolore suspendue au plafond… Il faut toujours se méfier des étrangers qui ont trop de pattes… Au bout de la quatrième averse (en ½ heure de temps) nous trouvons refuge auprès d’un groupe d’indonésiens abrités eux aussi sous un toit en paille et en bambou. Ces derniers ne parlant pas un traitre mot d’anglais, il fut difficile de communiquer avec eux… Et très frustrant, les deux femmes présentes pouffaient de rire à chacune de nos tentatives de communication tout en tressant des feuilles de riz avec une incroyable habileté. Cependant, ils nous accueillirent à bras ouverts et partagèrent même avec nous leurs provisions. Nous goûtons ainsi au sotong (pas sûr de la prononciation et encore moins de l’orthographe), un fruit à mi-chemin entre la poire et le citron. Au bout d’une heure et demie de pluie continue (pas si éclair que ça l’averse), nous quittons nos petits indonésiens (oui, les indonésiens sont petits !!) et repartons vers notre hôtel.

 

Le lendemain, le beau temps revenu, (pour le moment), nous décidons de partir en excursion, pour voir les temples des alentours, perdus dans la jungle, et comme nous sommes en montagne, ça grimpe ! Nous marchons ainsi deux kilomètres pour atteindre un vieux temple assez petit et à l’apparence abandonnée bien que quelques victuailles montrent une récente activité.

 

Dans 3 jours, c’est le nouvel an balinais (et également indonésien mais les festivités sont différentes étant donné que Bali est majoritairement hindouiste alors que le reste du pays est à 95% musulman) et des processions se déroulent tout au long de la journée un peu partout sur l’île. Nous verrons donc défiler juste sous nos yeux tout un cortège de balinais revêtant pour l’occasion l’habit traditionnel blanc constitué d’un sarong, d’une veste et d’un bandeau frontal pour les hommes et une belle robe pour les femmes. Le cortège se dirige jusqu’au temple et récolte les offrandes des villageois sur son chemin. Certaines offrandes sont pour les dieux et d’autres (telles que des boissons) sont pour les pèlerins. Nous prenons beaucoup de plaisir à observer ce défilé rythmé par le son de la musique traditionnelle indonésienne (se résumant à quelques percussions et cymbales) et les rires des enfants, apparemment content de cet évènement particulier venant bousculer leur quotidien (et en plus on se déguise !!!). Nous verrons un bon nombre de ces processions sur Bali pendant les trois prochains jours.

 

Nous quittons les rizières et passons de l’autre côté des montagnes pour atteindre la très touristique Lovina beach. Nous serons déposés par notre chauffeur de taxi directement à l’hôtel de SON choix (comme à chaque fois) où nous ferons baisser le prix de moitié sans la moindre négociation de leur part… Comme quoi les prix sont vraiment des arnaques à touristes… Nous aurons la meilleure chambre de notre séjour pour seulement 8€ chacun avec (comble du luxe ici et pour ce prix) l’eau chaude !!! L’endroit étant très touristique et ne présentant pas franchement d’intérêt pour nous, nous continuons notre route vers Gilimanuk, où nous prendrons le ferry le lendemain en direction de l’île de Java.

 

Changement de moyen de transport : le taxi coûte trop cher ! Nous optons pour le bémo, un mini-bus tout rouillé, aux banquettes déchiquetées et sans porte pour fermer. On entasse tout et tout le monde là-dedans. Les gens, les bagages, les sacs de riz, les seaux au contenu inconnu et douteux et toutes autres sortes de choses, le tout, c’est que ça rentre!! Nous partons donc en longeant la côte nord de l’île, dévoilant ses superbes plages aux eaux turquoise. Nous croiserons aussi quelques singes en bordure des temples, leurs airs espiègles nous mettant le sourire au visage. Nous descendons à Pemuteran, où l’on nous a dit pouvoir voir des récifs coralliens conservés et restaurés par électrostimulation. En effet, à quelques endroits sur la plage, on peut apercevoir de fins câbles électriques plonger dans le sable en direction des eaux. Nous en profitons pour faire une halte sur le sable, nous mettre en maillot et piquer une tête dans une eau encore plus chaude qu’en Australie !!

 

Après avoir fait un « court » aller-retour à Lovina (j’avais oublié de rendre les clefs de la chambre à l’hôtel… Mais bon ils avaient qu’à y penser aussi !!! [Mauvaise foi quand tu nous tiens…]), nous traçons notre route jusqu’à Gilimanuk, plus un port qu’une ville, où nous passerons la nuit dans la chambre la plus miteuse de notre voyage !! Même notre van faisait office de palace à côté !

 

Bien que toujours sur Bali, Gilimanuk marque cependant une certaine différence avec le reste de l’île. Outre le côté délabré et oublié de l’endroit, nous remarquons que les commerçants ne nous sautent absolument pas dessus pour que l’on achète leur marchandise, c’est presque s’ils nous ignorent complètement lorsque nous passons devant leurs stands. Le changement est si radical que nous allons jusqu’à nous demander s’il n’y a pas un quelconque évènement religieux leur commandant de ne pas communiquer ! D’autre part, contrairement au reste de l’île, ici, très peu de gens (voire personne) parlent anglais, et la communication devient un peu compliquée. Gilimanuk est vraiment une ville à part sur Bali… Nous commençons également notre traitement pour nous protéger contre le paludisme. Une nouvelle étape nous attend demain sur Java.

 

Finalement, après tout le bien que j’avais entendu sur Bali, j’en garde un arrière-goût amer car il nous aura été quasiment impossible d’avoir de réels échanges, dénués d’intérêts commerciaux, avec les balinais, que l’on devine pourtant hyper accueillants et chaleureux… Lorsqu’un « deal » a été conclu… Ces gens qui vivent un train de vie si paisible et si insoucieux furent un jour les victimes de l’explosion du tourisme et en sont aujourd’hui les acteurs. Bali est probablement le coin rêvé pour les touristes en vacances trois semaines à l’autre bout du monde, avec un budget européen pour bien profiter des beautés (attractions) de l’île. Mais pour nous qui avons un budget serré (même en Asie) et en recherche de rencontres authentiques avec les locaux, ce n’est clairement pas l’endroit que nous recherchons. Toutefois, nous n'avons aucun regret d’être venu car nous aurons découvert un nouveau monde et cela m’aura entrainé à corriger l’un de mes défauts : ne pas savoir dire « non » !!

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Java la merveilleuse

 

Bienvenue au pays des volcans!

 

C’est le matin sur Gilimanuk. Nous rendons les clefs de notre chambre miteuse et partons en direction de l’embarcadère. Bien que les îles de Bali et de Java ne soient séparée que par un petit kilomètre (et encore), la traversée (au prix dérisoire de 50 centimes d’euros) dure une bonne heure. A l’entrée du port, les ferrys se bousculent pour trouver un quai de libre, à l’image des scooters cherchant à se frayer un chemin parmi les voitures (ou plutôt l'inverse). Durant la traversée, nous rencontrerons un indonésien gay qui nous dit s’appeler Blanki Sweety (c’est un surnom qu’il se donne vous vous en doutez, «  sweet  » en anglais signifiant «  doux  »). Il correspond parfaitement au cliché-type de l’homosexuel quelque peu efféminé. Nous discutons pendant une bonne demi-heure et avant de nous quitter il nous met en garde contre les gens malintentionnés que nous sommes susceptible de rencontrer sur Java. Moi qui n’étais déjà pas très tranquille…

 

Et la magie du voyage opère une fois de plus. Au moment de descendre du bateau, nous rencontrons deux françaises (repérables, comme tous les voyageurs français, grâce à leur sac à dos Quechua) en balade autour du monde comme nous, sac sur les épaules. Le feeling passe de suite très bien d’autant plus que nous débarquons tous les quatre dans une ville que nous ne connaissons absolument pas et dans laquelle nous n’avons aucun point de chute. Comme nous cherchons nous aussi à rejoindre l’office de tourisme «  officiel  » (un grand nombre d’agences de voyage se présente comme des points d’infos) nous restons groupir jusque dans le bémo (minibus) qui nous emmènera à destination.

 

Nous arrivons finalement à destination  : un bâtiment aux allures de temple (comme la plupart des bâtiments) aux occupants en uniforme quasi-militaire. Bienvenue à l’office de tourisme  !! Toujours scotchées au guide (que dis-je, au  messie), Lonely Planet (bon je me moque mais on a quand même été bien contents de l’avoir), nous demandons à voir monsieur Hariyono, qui est cité dans le bouquin. Un petit monsieur légèrement corpulent se présente alors et nous entamons la discussion. Nous souhaitons allez au volcan Kawa Ijen, à quelques kilomètres de là, réputé pour sa soufrière toujours en activité. L’homme nous proposera plusieurs tarifs et essaiera (comme tous les indonésiens) de nous vendre autre chose que ce que nous cherchons. Nous parviendrons finalement à nous entendre et nous conviendrons qu’une jeep vienne nous chercher le lendemain matin à 3h à notre hôtel (l’ascension d’un volcan ou même d’une montagne doit commencer tôt le matin car il fait très vite chaud).

 

Une fois le «  deal  » passé, nous discuterons un peu moins business et un peu plus «  humain  ». L’homme nous explique que ce soir, c’est le nouvel an indonésien (et non pas seulement balinais), et qu’une fête sera tenu à quelques kilomètres du centre-ville, à laquelle il est convié. Comme il semble nous prendre en sympathie, il nous propose, moyennant finance (il faut rester indonésien n’est-ce pas  ?  ;) , de nous y emmener en tant qu’invités. Le prix dérisoire proposé (3€ par personne) et la singularité de l’évènement ne nous font pas hésiter très longtemps. Nous retrouverons donc notre hôte chez lui en début de soirée.

 

Ayant notre après-midi pour flâner un peu, nous décidons, vu les prix et l’état des chambres d’hôtel, de prendre une chambre pour 4 avec nos amies françaises, Mylène et Noémie. Sur le chemin pour trouver de la nourriture nous voyons des stands proposant des insectes (criquets et vers) vivants  !! Miam… Mais en fait beurk  !! Il est rigolo de voir comme les boutiques sont triées par rues. Une rue pour les garages autos, une rue pour les tissus, une rue pour les constructions en bois, une rue pour les criquets…

 

Après un bon resto (pour pas cher évidemment) et la visite d’un temple chinois, nous retrouvons notre hôte Mr Hariyono, chez lui, une belle maison pour un indonésien. Au bout de cinq minutes, le temps de nous raconter une petite légende locale, un chauffeur vient nous chercher en jeep avec vitres teintées… La classe quoi  !! Nous partons en direction du festival dans notre bolide présidentiel avec clim. Nous sommes de plus en plus perplexes quant à la raison du pourquoi du comment… Certes nous avons payé pour aller à ce festival, mais nous étions tout de même bien reçu et bien traités pour de simples touristes. Au bout de quelques kilomètres, Mr Hariyono nous annonce que nous allons faire un court arrêt dans la maison de son «  élève  »… Il a un élève lui  ? Un élève particulier  ? Il étudie quoi  ? Le tourisme  ??? Ils sont bien traités les élèves ici dites donc  ! Nous arrivons donc dans une belle maison (toujours selon les standards locaux) où nous sommes accueillis par toute la famille  (donc trois générations)  !! Nous ne sommes pas encore rentrés dans la maison que l’on nous offre deux grosses pastèques et quelques autres fruits de là-bas tels que le rambutan, un lychee plein de poils et la mangosteen, un fruit délicieux qui ne ressemble à rien de ce que l’on connaît. Puis tout le monde se présente et nous sommes invités à boire le thé à l’intérieur. Et quel thé  !! Nous en avons goûté un certain nombre depuis notre départ de France mais celui-ci est réellement l’un des meilleurs qu’il m’ait été donné de boire  !! Notre cher monsieur de l’office de tourisme vient alors vers nous et offre un magnifique foulard coloré à chacune des filles pour aller à la cérémonie. Quant à moi, il me noua autour de la tête le bandeau traditionnel en m’expliquant que lorsqu’un indonésien nouait un tel tissu autour de la tête d’un visiteur étranger, ça symbolisait la création d’un lien entre deux personnes et leur culture respective. Pffffiou  !! Mais que se passe-t-il d’un seul coup  ?? Pourquoi cet accueil si chaleureux alors que nous avons tout juste débarqué du train de pomme ce matin et simplement demandé à faire une rando demain matin  ???

 

Avant de repartir, nous faisons quelques photos sur le canapé avec toute la famille, tout le monde rigole, se donne l'accolade, se prend dans les bras, les gamins sur nos genoux… Un moment qui restera parmi les meilleurs de ce voyage  !!

 

Puis nous partons finalement vers le festival dans notre bolide tout terrain, chargés de quelques pastèques, un bandeau, trois foulards, et des milliers de paillettes dans la tête. Nous arrivons sur place et, avant de pénétrer dans la foule, Mr Hariyono me prête une veste traditionnelle noire en tissus très fin pour aller à la représentation des danseurs. Me voilà habillé comme un indonésien  !!

Même avec la meilleure volonté du monde, il nous aurait été impossible de passer inaperçus. Tout d’abord, nous sommes blancs et donc repérables de loin, ensuite, comme les indonésiens sont assez petits, nous dominons la foule de notre petit mètre soixante-dix et sommes, de fait, visible d’encore plus loin et nous portons (surtout moi) des vêtements traditionnels locaux (que nous sommes d’ailleurs les seuls à porter). Tout cela sans compter le fait que la sécurité du festival nous dégage la voie à coup de sifflets pour arriver jusqu’à la tribune d’honneur où tous les gens du comité d’organisation et de la mairie sont assis à des tables richement décorées et pleines de victuailles.

 

Déjà gênés d’avoir ainsi été le centre d’attention en nous permettant de passer devant tout le monde, voici que tous les gens assis au premier rang de la tribune d’honneur se lèvent pour nous laisser leurs places  !!! Terriblement mal à l’aise, nous essayons timidement de refuser mais nous sommes déjà assis et invités à consommer les denrées proposées. Nos têtes tournent un peu, nous avons besoin de récapituler un peu  :

 

Nous sommes arrivés dans la matinée à l’office de tourisme d’une petite ville portuaire connue seulement pour son ferry faisant la liaison avec Bali avec deux françaises rencontrées 5 minutes avant. Là nous avons demandés à voir un type cité dans un guide de voyage pour réserver une voiture pour aller faire une rando le lendemain… Et nous nous sommes finalement retrouvés tous les quatre au centre du festival du nouvel an indonésien, en costumes, au premier rang de la tribune d’honneur, sur des chaises cédées par des gens plus âgés et surement plus respectables que nous pour les locaux, chargé de vivres gracieusement offerts par toute une famille que nous ne connaissions même pas, en train de profiter tranquillement des représentations de danses  !!! OUATE ZE FEUQUE  ?????

 

Comme nous n’arrivons toujours pas à réaliser ce qu’il nous arrive, nous profitons donc du spectacle. Des danseurs aux costumes richement et minutieusement confectionnés, des ogo-ogos (divinités démoniaques) en carton qui tournoient dans les airs, portés par une dizaine d’indonésiens, la musique traditionnelle (heureusement que c’est traditionnel d’ailleurs parce qu’au bout de cinq minutes les oreilles commencent à dire stop)… Bref, un cocktail détonant de couleurs, de sons et de lumières.

 

5 temples se succèdent et font tour à tour leur représentation. L’un d’eux offrira d’ailleurs une tour de fruit au maire pour le remercier de les avoir invités (ces derniers sont musulmans et la célébration est hindoue).

 

Alors que nous nous apprêtions à partir (les gars de la sécurité étaient déjà prêts à nous dégager le chemin), des représentants du comité d’organisation vinrent vers nous et nous firent cadeau de la tour de fruit que le groupe de danseurs musulmans avaient eux-mêmes offerte au maire  !!! RE-OUATE ZE FEUQUE  ???!!! Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes si bien traités, même si nous avons compris que ce cher Mr Hariyono a beaucoup d’influence auprès des personnes hautement placées à la mairie (y compris le maire)… Une fois de plus nous sommes le centre d'attention lorsque nous retraversons la foule tels des ambassadeurs et nous rentrons à l'hôtel pour digérer tout ça. Nous disons au revoir et remercions très chaleureusement notre homme providentiel de la journée pour ce qu'il nous a offert... Un des plus beaux moments du voyage  !!

 

Après une courte nuit, nous retrouvons notre chauffeur à 3 heures du matin pour partir en direction du Kawa Ijen, une célèbre soufrière à une trentaine de kilomètres de là. Pourquoi 3h du matin  ? Parce que dans ce pays, à 9h, il fait déjà très chaud et l'ascension de la montagne est ardue. Au pied de la soufrière, nous rencontrons deux des travailleurs qui, comme nous l'avions entendu, montent et descendent la montagne deux fois par jour, transportant des blocs de soufre dans des paniers tressés. Le temps d'échanger un simple bonjour et nous débutons la grimpette avec eux, posant quelques questions sur leurs conditions de vie et de travail. Très vite, la fatigue se fait sentir, la pente est très raide et il en est ainsi pendant 2 ou 3 kilomètres d'après ce que nous disent les porteurs (faisant pour le coup office de guides)  ! Nous faisons quelques pauses et sommes étonnés de voir que les porteurs s'arrêtent avec nous, l'air aussi essoufflés.

 

Au bout de deux heures de marche (escalade?) nous approchons du sommet et apercevons un panache de fumée accompagné d'une forte odeur de soufre émaner de derrière la crête. Nous enfilons nos écharpes que nous mettons en cache-nez tels des touaregs égarés dans le monde et poursuivons notre route. Nous arrivons finalement au sommet, au bord du cratère. Nous sommes dans une véritable purée de pois qui nous empêche de voir à plus de dix mètres  ! L'odeur est forte et l'on peut constater que la végétation est morte depuis longtemps. Des arbres qui poussaient ici autrefois, il ne reste plus que les racines desséchées... Parfois au gré du vent le nuage de fumée change de cap pour nous laisser entrevoir le cratère et les alentours. Quelle vue imprenable  !! Non seulement on peut voir une bonne partie de la région, mais la vue plongeante sur les entrailles du volcan donne le vertige  !! Silvia est aux anges  !! Elle qui est passionnée par les roches et la géologie, gravir ce célèbre volcan est comme réaliser un rêve pour elle.

 

Nous pensions faire demi-tour ici puisqu'on nous avait indiqué à l'office de tourisme que la descente dans le cratère était interdite au public pour des raisons de sécurité, cependant, à notre grande surprise, nos deux porteurs nous proposent de nous guider dans les entrailles de ce monstre fumant. Il n'en fallait pas plus à Silvia qui, si elle avait pu, aurait sauté dans le cratère pour voir ce qu'il y avait au fond  ! Nous suivons donc les porteurs dans ce qui s'apparentait à une descente aux enfers. Le brouillard se fait de plus en plus épais et nous avons du mal à respirer, nos yeux nous piquent et nous toussons comme si nous allions cracher nos poumons. Noëmie et Mylène préfèrent rebrousser chemin et nous continuons donc tous les deux, toujours accompagnés de nos porteurs. La descente s'apparente plus à de l'escalade, et nous croisons de nombreux porteurs qui remontent chargés d'énormes blocs de soufres qui leurs meurtrissent les épaules. La descente semble longue tellement elle est pénible. Plusieurs fois l'envie me prend de faire demi-tour mais la détermination de Silvia (qui semble s'approcher du saint-Graal) et ma propre fierté m'interdisent de remonter.

 

Nous arrivons finalement au fond du cratère. Ici, l'air est pur et le ciel dégagé étant donné que le soufre filtrant dans un coin du cratère monte droit vers le ciel, cachant donc tout un pan de la montagne. Nous assistons à un spectacle hallucinant. Au fond du cratère, nous nous retrouvons devant un lac d'eau chaude d'un turquoise à faire pâlir les plus belles pierres précieuses. Le sol est d'un jaune vif et pur. Le ciel bleu s'ouvre au-dessus de nos têtes. Nous sommes au milieu d'une aquarelle au mille couleurs et au goût de douce récompense. Silvia est littéralement sur un petit nuage. Dans un recoin du cratère, là où les travailleurs creusent le sol d'arrache-pied, une fumée jaune sort des tuyaux rouillés scellés dans la roche. Nous prenons des photos et regardons les porteurs utiliser le soufre liquide pour faire de petites «  sculptures  » qu'ils vendrons ensuite aux touristes restés en haut. Tandis que notre guide porteur charge ses paniers avec d'énormes blocs jaunes, nous nous amusons comme des gosses dans un parc de jeu  !

 

Puis, il faut remonter. Les paniers sont pleins et pèsent maintenant près de 80kg  !! Je m'essaye à les soulever et la tâche n'est pas aisée croyez-moi  ! Je me sens d'un seul coup plein de respect et d'humilité envers ces pauvres gens pas plus taillés que moi et ayant pour certains une bonne trentaine d'années en plus  ! Et à contrario, en plus de déjà trouver les haltérophiles franchement bêtes lorsqu'ils soulèvent des kilos de fonte, je les trouve maintenant très prétentieux car ils n'arrivent pas aux chevilles de ces hommes qui gravissent et descendent toute la montagne (plus le cratère) deux fois par jour en suffoquant dans leurs T-shirts troués. Cette fois, ce sont des hommes qui me donnent une leçon d'humilité.

 

En sortant du cratère, notre guide porteur, essoufflé et luisant de sueur, nous demande un petit pourboire pour la «  visite guidée  » que nous offrons avec grand plaisir car ce n'est rien comparé à ce qu'il nous a donné...

 

De nouveau au pied du cratère, nous retrouvons notre chauffeur qui nous a attendu toute la matinée et nous partons directement en direction de la gare. Là nous prenons le train en direction de Probolingo, la ville la plus proche d'un autre volcan très renommé  : le cratère Bromo.

 

L'arrivée n'est pas des plus confortables car nous arrivons de nuit, après 7 heures de train (et une ascension «  volcanique  » dans les pattes) et ne savons pas où nous loger. De plus, à la gare (comme dans toutes les gares) nous sommes pris d'assaut par les chauffeurs de taxis, trop heureux de voir quatre porte-monnaies à cette heure-ci  ! Et l'un d'eux semble prêt à tout pour faire de nous ses clients (ou plutôt ses pigeons). En effet, nous n'avons même pas le temps de dire ouf que déjà le bonhomme nous a proposé un hôtel, un taxi pour y aller, une jeep pour aller au volcan le lendemain, une jeep pour en revenir et une visite guidé  !! Nous n'avons même pas mentionné que nous voulions aller au volcan mais bon... Même pas le temps de dire oui ou non (de toute façon vu les prix ce serait forcément non) que déjà l’énergumène appelle son pote «  chauffeur de bus  » qui rapplique dans les 5 minutes en 4x4 noir avec vitres teintées... Chic le chauffeur...

 

Comme ils insistent un peu trop à notre goût (d'autant plus que maintenant ils sont 5 ou 6), nous quittons la gare à pied, sous la pluie, pour réfléchir un peu plus loin. Seulement, nous sommes fatigués, nous débarquons dans une ville que nous ne connaissons pas, il pleut et demain nous devons nous lever à 2h du mat' pour enchaîner avec l'ascension d'un autre cratère, et il faut encore que nous trouvions une voiture pour nous y emmener.

 

Finalement nous trouvons 3 bejacks (tuk tuk indonésien à vélo) pour nous emmener dans un hôtel que nous aura conseillé un local à l'aide de son petit dico indonésien-anglais. Sur place la chance (?) nous sourit puisque nous trouvons une voiture qui accepte de venir nous chercher à l'aurore (enfin même bien avant) pour un prix raisonnable, bien qu'il ne fut pas celui indiqué dans le guide de Mylène ;) .

 

Après une (nouvelle) courte nuit, nous embarquons nos fesses et nos affaires dans la voiture qui nous conduit au pied de la montagne située face au volcan Bromo. De là, emmitouflés comme jamais nous ne l'avions été de tous le voyage, nous commençons notre grimpette avec nos frontales. Durant notre marche, nous verrons de nombreux 4x4 nous doubler, trimbalant les touristes qui eux, ce seront fait avoir à la gare par le «  chauffeur de bus  » ou qui ont des sous à la place des jambes. Au bout de quelques centaines de mètres d'altitude, nous arrivons sur une plate-forme d'où nous pourrons observer le lever du soleil pour lequel nous nous sommes levés si tôt. Et le jeu en valait la chandelle. Petit à petit, un incendie semble s'allumer et s'élever de derrière les montagnes. Le ciel s'éclaire et dévoile la vue qui nous attendait dans la pénombre de la nuit. Perchés sur notre plate-forme, nous dominons une vallée cerclée de volcans. La verdure omniprésente accentue le côté sauvage. Le village dont nous sommes partis à pied est au bord d'une immense falaise tombant dans la fameuse mer de sable dont nous avions succinctement entendus parler hier. Au milieu de cette ceinture de mousse verte s'étend une surface grisâtre et lisse et l'ensemble, mêlé au silence ambiant, augmente la majesté du lieu et du moment. Une heure durant, les lumières et les couleurs du levant vont danser un ballet des plus somptueux pour rendre chaque minute différente de la précédente. C'est magique  !

 

Mais pas le temps de rêvasser  ! Nous voyons au bout de la vallée, de l'autre côté de la mer de sable la fumée dégagée par le cratère du Bromo  !! Il fait maintenant bien jour, il est 6h30 du matin et il est temps de redescendre pour grimper le volcan d'en face  !!! La descente nous offre également le loisir de découvrir ce que nous n'avons pas vu lors de notre premier passage, c'est à dire tout  ! Le long du chemin, les paysans commencent à s'activer dans les champs et donne des coups de bêches ou bien ramassent les oignons. De retour au village, nous attaquons maintenant la descente de la falaise. Rien de bien compliqué puisqu'il y a un petit chemin (et également décharge) mais ça fait les cuisseaux  ! Nous voici au pieds (dans tous les sens du terme) de la mer de sable. Un mini-désert de sable gris solidifié se présente devant nous, de rares coin de végétation essayant de s'incruster par-ci par-là. Il fait encore bon et nous commençons à marcher sur le sable qui craque sous nos pas comme de la poudreuse. Au pied du cratère il y a un petit fort au style moyenâgeux d'où sortent des cavaliers aux allures de nomades qui proposent des balades à cheval aux touristes. Bien que ce «  désert  » soit minuscule (on le traverse en 10-15 minutes), l'immersion est là avec le décor  : les volcans, les cavaliers, le fort et même des crânes de buffles jonchent le sol ça et là. C'est clair, on est des warriors  !!!

 

Le Bromo est un volcan très bas, il y a un escalier pour accéder au sommet qui, selon la légende, comprendrait 232 marches... J'adore les légendes qui sont si facilement vérifiable  !! Let's go  !

1, 2, 3, 4, 5, 6... 45, 46, 47, 48... …. 112, 113, 114, 115... 230, 231, 232, 233 (déjà c'est pas bon)... 249, 250, 251, 252  !!! Y'a plus de marches que dans la légende  !!! Ben merde, ça enlève au prestige là... Je veux bien dire que je me suis trompé de quelques marches mais pas 30  !! Bref, ce qu'il faut retenir, c'est que j'ai fait mieux que la légende  !!!

 

Mais on oublie vite les marches quand on voit l'intérieur du cratère. Un trou béant semble s'enfoncer dans les entrailles de la terre  !! On penserait voir la gueule d'une bête énorme  ! Au fond du trou fumant, on peut distinguer de temps à autre une mare bouillonnante de soufre liquide. Impressionnante nature, une fois de plus...

 

Ainsi s'achève notre matinée, les yeux et les cœurs remplis  ! Nous repartons sur Probolingo que nous quittons aussi sec direction la ville la plus touristique de Java  : Jogyakarta.

 

Après 9h dans un mini-bus à peine climatisé, nous sommes hyper-heureux de débarquer  !! Nous sommes épuisés après ces deux jours de grimpette et nous avons besoin d'une bonne nuit de repos.

 

Jogyakarta est une ville connue pour le palais de son sultan, Kraton, finalement très décevant. Il y a également le temple bouddhiste de Borobudur, à 40 km de là, très célèbre. Ce n'est pas un temple à proprement parler puisque qu'il ne s'agit pas là d'un bâtiment mais plutôt d'une sorte de pyramide que l'on doit monter et descendre d'une façon précise. C'est le plus grand lieu de culte bouddhiste de Java. La pyramide est à base carré (chaque côté pointant vers un point cardinal) et constituée de plusieurs paliers. L'accès se fait par l'escalier est et il faut, à chaque palier, faire un tour complet du monument avant de gravir de nouveau les marches pour accéder au palier suivant. Il y a 7 niveaux en tout, le dernier étant celui du nirvana éternel. L'ascension (j'utilise beaucoup ce mot ces derniers jours...) dure environ 2 heure lorsque l'on prend le temps de contempler les milles gravures et bouddhas qui ornent son contour.

 

A une vingtaine de kilomètres de Jogya (comme on l’appelle communément), il y a également le temple de Prambanan, que nous n'aurons malheureusement pas le temps de voir. L'intérêt de la ville même de Jogya, c'est sa rue principale, où les trottoirs sont littéralement envahis par les stands. Des fringues «  I love Jogya  », des tongs en forme de clavier d'ordinateur, des lunettes de soleil... On trouve de tout  ! Nous avons flâné dans cette rue toute une après-midi. Nous nous sommes même fait interviewé par des collégiennes qui, pour leur cours d'anglais, devaient interroger des touristes. Ils nous ont fait goûter des plats de leur pays, dont le délicieux lotek (prononcer loteh) dont nous avons raffolé  ! Ils nous ont même demandé de faire une intervention dans leur classe  ! Nous aurions adoré participer à leur cours mais nos planning respectifs ne correspondaient pas.

 

Après 4 jours à Jogyakarta, nous quittons Mylène et Noémie qui restaient un peu plus longtemps. Après une petite course contre la montre pour avoir le train de nuit pour Jakarta, nous embarquons finalement en direction de la capitale indonésienne dans le wagon du personnel, seul wagon où il restait «  apparemment  » de la place car nous soupçonnions le guichetier de tenter de nous arnaquer en voulant absolument nous vendre un ticket pour la classe supérieure (nous sommes des touristes après-tout, nous sommes donc riches et voulons absolument dépenser le plus possible pour un maximum de confort. Tout les indonésiens le savent... Ou du moins le croient...).

 

Le trajet n'est pas très reposant car outre l'inconfort des banquette et le froid polaire de la clim (si  ! Si!), nous avons la sale impression d'être l'attraction number 1 du personnel, ces derniers balançant de grandes phrases en indonésien en nous pointant du doigt, suivies de grosses esclaffes générales. Du coup nous n'avons pas fermé l’œil de la nuit tellement nous ne nous sentions pas en sécurité. D'autant plus que nous avions entendu pas mal de choses pas très rassurantes sur Jakarta...

 

Mais bon, nous arrivons finalement en un seul morceau, les yeux pas vraiment en face des trous mais vivant ;) .Alors que nous prenons notre petit dèj', nous entamons la discussion avec une dame assise à la table derrière nous. Celle-ci se propose de nous aider à trouver un taxi et monte finalement avec nous jusqu'à la station de bus d'où nous partirons jusqu'à l'aéroport. Dans sa gentillesse, la dame nous offre le taxi avant de s'en aller travailler  !! Une dernière gentillesse avant de quitter le pays ne pouvait pas nous nuire. D'autant plus que nous commencions à avoir du mal à supporter les moqueries ouvertes des indonésiens à chaque fois que nous leur adressions la parole.

 

Cependant, nous partons satisfaits de ce séjour au pays des volcans et regardons avec impatience vers notre prochaine destination, le pays du sourire, la Thailande  !

 

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Commentaires: 6
  • #1

    Charlotte of London (jeudi, 21 mars 2013 14:06)

    Hello, hello there, merci pour les news, on attendait...pour info mais j'imagine que vous vous en etes rendus compte, vous avez voyage a Bali en periode de moussons...consulte, comme tu en as la possibilite, www.AccuWeather.com pour les previsions meteologiques autour du globe, leurs infos sont, euh well, accurate. Bonne continuation, bises x

  • #2

    Gene AÏT-ALI (jeudi, 21 mars 2013 19:15)

    Enfin, la suite !
    Je ne suis pas étonnée que vous ayez été un peu déçus par le côté trop touristique de Bali... D'après les habitués de cet endroit (que je ne suis pas) il faut quitter les sites trop courus ; il y a paraît-il encore des endroits "vivables". S'agissant de l'obstacle de la langue, pour avoir des "contacts authentiques", ceci se retrouve - hélas - partout dans le monde, dès qu'on s'enfonce dans les campagnes et les petits villages où très rares sont les gens parlant une langue étrangère. Même dans des pays francophones (le français langue officielle, je veux dire), l'analphabétisme important fait que beaucoup de gens ne parlent que la langue ou le dialecte de leur ethnie ou de leur territoire. Il faut accepter de vivre avec cet obstacle et y remédier par les gestes et les sourires ou bien (mais là se pose l'obstacle du temps)apprendre leur langue !!! Bonne route sur la grande terre de Java. Bises.

  • #3

    MUM (lundi, 25 mars 2013 14:54)

    Mais c'est quoi cette araignée grosse comme une langouste !!! (photo 8)

  • #4

    patrick et marie (mercredi, 27 mars 2013 06:56)

    merci pour ces belles photos; et ces commentaires pertinents qui nous font découvrir la société indonésienne, avec son côté moderne et son côté tourné vers les traditions; il semble bien que le tourisme, nouveau débouché du pays, fausse un peu les relations humaines; c'est sûr que l'insistance des marchands peut très vite devenir agaçante, mais bon c'est leur gagne pain, et je pense qu'ils sont nombreux;
    pour ce qui est de la circulation, nous ne sommes pas étonnés : nous avions vu il y a quelques temps un reportage sur la circulation dans ces pays asiatiques, tout simplement HALLUCINANT, les voitures se frôlaient dans une cacaphonie incroyable!!
    profitez bien de votre séjour et de ce treck dans la jungle à dos d'éléphant;
    nous attendons avec impatience les prochains commentaires;
    prenez soin de vous; bises, patrick et marie

  • #5

    Charlotte of London (vendredi, 05 avril 2013 17:35)

    Allllllorrrrsss raconte, la Thailande quouaa, Mum et moi ont attend....J'ai lu sur le blog de Silvia que 1) tu n'as pas suivi mon conseil ref. poils d'elephant = aiguilles a coudre et 2) short versus pantalon, y a pas photo....bizzzz

  • #6

    Charlotte of London (mardi, 16 avril 2013 00:41)

    Alooooreuuuhhh, the block of the talented writter...on a faim de nouvelles quoi, non, mais, quoi non, mais quoi. Bon eh ben il ne fallait pas. Commencer un blog si passionnant, hein? Gros canard et bisous xxxxxx