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Premiers pas de backpackers

 

Aller où l'on veut, quand on veut, telle est la vie d'un backpacker !!

 

 

Notre van en "poche", nous quittons la ferme des dromadaires que nous n'oublierons pas de sitôt! C'est maintenant que la véritable aventure commence, loin du confort des wagons de Lost patrol, c'est maintenant que le "road trip" commence !!

 

Nous sommes maintenant de vrai backpackers. Le backpacker (littéralement "celui qui utilise un sac à dos") est un voyageur avec peu d'effets qui se déplace au gré de ses envies, va où bon lui semble quand bon lui semble et qui vit de ses rencontres, boulot et autres bons plans dénichés sur la route. Le backpacker de base ne possède pas grand-chose excepté quelques effets personnels. Il doit se débrouiller pour voyager à bas prix en profitant de ce qu'il trouve sur sa route. Aujourd'hui, évidemment, ce concept a un peu évolué et les backpackers font plus ou moins partis de la vie locale. Certaines structures ont été aménagées à leur intention (comme les auberges de jeunesses ou les points Wi-Fi gratuits), certains employeurs exploitent également le filon offert par les backpackers qui offrent une main d'oeuvre certes très ponctuelle mais très nombreuse et facile à trouver.

 

Dans certains pays comme l'Australie ou les USA, on peut trouver deux types de backpackers. Le premier, que l'on trouve partout, est celui qui voyage à pieds, le second, celui qui voyage avec un véhicule. En OZ (raccourci pour dire Australie), Il est très facile d'acheter un van pour pas trop cher et (j’espère) de le revendre, bien qu'il y ai des périodes où ça marche mieux que d'autres.

 

Nous partons donc sur la route en direction de Sydney, à environ 600 kilomètres de la ferme, dans l'espoir de trouver du travail sur place. Etant partis tard de Lost patrol, nous passons notre première nuit dans le van sur une aire d'autoroute. Nous nous arrêtons dans un fast-food (qui poussent plus vite que des fleurs ici) pour utiliser le Wi-Fi gratuit. Nous comparons d'ailleurs les différentes chaînes pour savoir qu'est-ce qui est plus avantageux. Mc Donald's fait des glaces à 30 centimes, c'est le moins cher si l'on veut uniquement profiter du réseau, Hungry Jack's par contre, fait des menus à 5 ou 6$ avec burger, frites, boisson et glace, donc pour manger ET avoir le réseau, c'est beaucoup mieux. Sinon, quand on est dans des villes on peut toujours trouver une bibliothèque, c'est gratuit et le réseau est généralement meilleur.

 

Premier jour à Sydney, nous débarquons avec nos gros sabots dans le centre-ville où ABSOLUMENT RIEN n'est indiqué (à part le nom des rues, et encore, au dernier moment), nous tournons pendant 4 heures en tentant désespérément de trouver l'office de tourisme, qui se trouve tout au fond de la ville (of course) sachant très bien que le moindre parking nous coûterait 5$ la demi-heure!!

 

Le soir, un peu frustré d'avoir passé l'après-midi dans le van, nous devons trouver un endroit où garer le van pour la nuit. Le problème c'est qu'il n'y a aucun endroit gratuit où nous avons le droit de passer la nuit, dormir dans son véhicule étant considéré comme du camping. Nous nous exposons donc à une amende potentielle (en plus d'un réveil brutal au beau milieu de la nuit).

Dans ces cas-là, il faut profiter de l'expérience de ceux qui connaissent ! Un site internet regroupe les endroits où l'on peut supposément dormir sans être embêté (certains ont même des toilettes publiques à proximité, voire des douches!!)

 

Nous nous dirigeons donc vers un parking, à Bondi beach, un endroit très fréquenté en bordure du centre-ville. C'est pas le top, mais on a que ça, et on a besoin de se poser. Nous arrivons à destination, où beaucoup de voitures sont garées et où les panneaux "interdit de camper" sont trop nombreux pour ne pas être vus... Tant pis, on est crevés, on reste...

 

Et c'est à ce moment-là que les voyages deviennent parfois magiques. Un vieux type, complètement débraillé, vivant seul dans son vieux van, presque moins décrépi que lui nous aborde et nous demande si nous allons passer la nuit ici. Nous lui répondons que oui, que nous avions vu sur internet que c'était un endroit sûr. Ce à quoi il nous répond qu'il faut s'adapter à la tendance du moment. Ce qui signifie que même si un endroit peut être tranquille un soir, il peut être gavé de flics le lendemain, et les infos du net ne sont pas toujours très fraîches... Il nous propose donc de le suivre vers un autre endroit plus isolé. Nous hésitons un moment, ne sachant pas trop si nous pouvions nous fier à cet homme qui ne nous inspirait pas vraiment confiance. Nous décidons finalement de le suivre à travers un dédale de rues jusqu’à un petit parking peu éclairé qui semble être en bord de mer, vu le bruit. Le lendemain matin, nous nous réveillons devant un lever de soleil splendide sur une mer d'huile. Nous ne regrettons pas d'avoir suivi cet homme... ;)

 

La vie de backpacker est une vie plus intense que celle que l'on vit dans son chez-soi quotidien. Le bon comme le mauvais y sont plus significatif, car malgré les inconvénients comme le fait de chercher un endroit où dormir tous les soirs ou bien se doucher dans des douches froides et dégueulasses, on vit des moments parfaits comme seuls les grandes aventures peuvent en offrir, basés sur les rencontres spontanées, les paysages qui se déplacent presque juste pour vos yeux et cette sensation unique de liberté acquise par notre propre volonté de voyager. C'est comme si les risques que nous avons pris et les concessions que nous avons faites en partant de chez nous étaient systématiquement récompensés... Par le monde lui-même!!

 

Je ne souhaitais pas être symplement heureux, je voulais vivre et ressentir tous les sentiments que la vie puisse offrir, les bons comme les mauvais. Je pense que la vie de backpacker (et par extension, celle d'un voyageur, quel qu'il soit) est un des meilleurs moyens pour y parvenir.

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Passage éclair à Sydney

 

On veut du travail ! On veut du travail ! On veut du travail !

 

Après notre arrivée un peu "brouillon" à Sydney, nous devons nous organiser un peu. D'abord, garer le van pour la journée. A partir d'un certain point, les parkings deviennent payants (et hors de prix evidemment), donc, il faut se garer juste avant. OK, ça c'est bon, next step, trouver un réseau Wi-Fi pour s'orienter et trouver du boulot, car c'est aussi ce pour quoi nous sommes là. Pour le Wi-Fi, nous trouvons rapidement des agences de voyages pour backpackers qui le proposent gratuitement. Pour le boulot par contre, c'est moins rapide... Nous passons trois heures à éplucher les annonces sur divers sites et à envoyer des mails ou passer des coups de fils... Sans réponses. Bon tant pis, on rééssaiera demain. Nous profitons de l'après-midi pour nous balader un peu et nous orienter dans cette ville aux dimensions imposantes.

 

Durant les trois prochains jours, nous aurons un train de vie quasi-similaire: recherche d'emploi le matin, balade l'aprem, recherche d'un coin où passer la nuit.

 

Deux  ou trois jours plus tard, nous aurons, Silvia et moi, un rendez-vous chacun pour du boulot. Silvia pour travailler dans un café comme serveuse et moi pour tourner dans des pubs!! Malheureusement, ni l'un ni l'autre ne furent fructueux, Silvia ayant été recalée à son test et pour les pubs, comme nous ne restions pas assez longtemps dans le coin, ils ne m'ont pas pris. Dommage, l'expérience m'aurait plu :)

 

Au bout de quelques temps, nous commençons à regarder pour du HelpX dans les environs pour au moins avoir une activité, quitte à ne  pas avoir de salaire, autant s'occuper. Je trouverais entre autres, une annonce pour partir un mois en mer sur un petit yacht!! jouer les matelots pour être nourri et logé me faisait vraiment rêver!! Mais ce n'était, hélas, pas compatible avec notre road-trip en van. Mais je garde en tête que le HelpX recèle un bon nombre d'annonce permettant d'expériementer tout un tas d'activités géniales. Pour un autre voyage sûrement... ;) 

 

Le quatrième jour, nous retrouvons Christopher, un pote à moi de... Toulouse !! Nous jouions au basket ensemble il y a quelques années. Comme je savais qu'il serait en Australie, je l'ai appelé et coup de bol, il était également sur Sydney!! Nous n'avons malheureusement pas eu le temps de trop nous voir, mais on risque de se retrouver ailleurs, il a lui aussi des projets de voyage (notamment Bali et la Thaïlande, où nous irons également) et nous savons maintenant combien "le monde est petit" ;)

Le même jour, nous trouverons du travail, mais pas sur Sydney, dans la région de Brisbane... à 850 km d'ici!! Et nous devons y être... Demain soir !!! Bon, pas possible de se passer de cette occasion, on prend!! Nous partirons demain matin. 

En attendant, ce soir, nous allons manger chez Benoît et Catia, des contacts de Silvia, des neveux d'une amie de sa grand-mère plus précisément... Bref, nous arrivons chez des gens charmants, très acceuillants et nous passons une excellente (et dernière) soirée chez eux, à Sydney. Benoit et moi nous entendons rapidement, vu que nous sommes tous les deux des amateurs de bières (il me fera d'ailleurs goûter la Little Creatures, une bière australienne délicieuse) Nous mangeons également un gigot d'agneau grillé qui met tous mes sens en émoi! Jamais manger une viande, si délicieuse soit-elle, ne m'a fait cet effet-là! Ca fait réfléchir à certaines choses...

 

Le lendemain, nous partons en direction d'Allora, à environ deux heures à l'ouest de Brisbane, où nous sommes attendus pour travailler dans des champs d'oignons. Encore une nouvelle expérience qui nous attend, et encore une fois, cette délicieuse et unique sensation de partir à l'aventure, on the road again!!

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Boulots en série

 

"Hé ho! Hé ho! On s'en va du boulot!

 

Jeyash
Jeyash

Etant donné le mal que nous avons eu à trouver du boulot à Sydney, dès que nous avons eu une proposition, nous l’avons prise, même si cela signifiait faire 850 km d’une traite et zapper toute la gold coast qui faisait partie de notre programme. Nous partons donc pour Allora, un petit patelin à 2 heures à l’ouest de Brisbane où nous ferons de la cueillette d’oignons. Nous devions nous présenter à 5 heures du matin pour commencer le boulot. Après une courte nuit, nous rencontrons Sarah, notre contact, qui a pour principe de ne pas sourire. Le temps que d’autres backpackers nous rejoignent et nous partons sans un mot vers les champs où nous attaquons le boulot à peine descendus du van avec une sommaire explication : arrachez, coupez, mettez dans la bassine. J’avais l’impression (qui après tout, n’en était pas une) d’être un travailleur immigré qu’on venait récupérer pour le faire travailler. Et pour couronner le tout, une de mes dents se casse alors que je croque dans une barre chocolatée qui fait office de petit dej’. Première impression : mauvaise!!

 

Vers 10 heures du matin, il commence à faire très chaud, et le boulot est physique. De plus nous n’avons pas de gants pour manipuler les énormes ciseaux qui nous servent à couper les feuilles et les racines, aussi nos mains sont couvertes de cloques au bout de trois heures. Deuxième impression : mauvaise !!

Nous sommes payés au rendement. Chaque bassine vaut 40$. A deux, nous mettons deux bonnes heures pour en remplir une. Ce qui nous fait un salaire horaire de 10$ chacun. C’est peu, la moyenne étant à 20$. Troisième impression : mauvaise !!!

Allora est un tout petit patelin de rien du tout, paumé au milieu de nulle part. Il n’y a quasiment rien à voir, et ce qu’il y a à voir peut être vu en une journée… Quatrième impression : définitivement mauvaise !!!

 

Le lendemain soir, nous décidons de continuer à chercher du travail tout en gardant celui-là en attendant. Nous postons donc une annonce sur gumtree stipulant que nous cherchons du boulot dans la région et nous partons passer la journée à Brisbane puisque nous ne travaillons pas aujourd’hui, dimanche. Nous passons une très bonne après-midi et, magie du voyage, pile au moment où nous repartions vers Allora, quelqu’un nous contacte pour nous proposer du ménage dans ses appartements. Nous serions payés 20$ par appartement (pour deux) et nous aurions entre 1 et 3 appartements à nettoyer chaque jour. Le calcul est vite fait : nous gagnerions encore moins qu’à Allora. Cependant, le cadre est complètement différent : déjà, nous sommes en bord de mer, nous sommes nourris, logés, blanchis et lorsque nous n’aurons pas de travail, nous pourrons profiter du matériel mis à disposition des clients : vélos, kayaks, matos de plage… Ni une, ni deux, on y va !! Nous ne prenons même pas la peine de prévenir Sarah, vu le nombre de personnes qu’elle gère et l’intérêt qu’elle leurs porte, elle ne remarquera même pas notre départ… Et effectivement, deux semaines plus tard, toujours pas de news !!

 

Nous arrivons donc à Hervey Bay, petite bourgade au bord de l’eau, où nous sommes accueillis par Jeyash, un indien d’environ 50 ans, au bide d’environ 50 bières… Il nous fait rentrer dans sa maison le temps de manger un bout (il est assez tard) et là, surprise ! Le sol est jonché de détritus et de merde (oui oui, vous avez bien compris). La plupart semblent provenir d’oiseaux mais on peut également distinguer quelques déjections canines… Très rapidement, nous identifions les coupables. D’abord, deux chiens nous sautent dessus, visiblement tout content de voir des gens (nous on est moins content parce que leurs griffes n’ont pas été coupées depuis belle lurette), puis nous repérons ensuite une cage avec cinq perroquets. Une fois la porte refermée derrière nous, Jeyash ouvre la cage pour que ses perroquets puissent se balader tranquillou… Okaaaaaay !! Il nous explique qu’il essaye d’éduquer ses animaux pour qu’ils aient l’air plus « humain »… Re-Okaaaaaay !! Mais bon, pas de chichis, on s’assoit sur les fauteuils (qui semblent appartenir aux chiens) et on tape la causette. Nous aimons l’originalité…

 

Le lendemain, nous visitons les appartements de Jeyash. Tous de très beau standing, équipé avec des meubles indiens mais dans un style très « bord de mer », un mélange bien réussi qui rend le tout assez luxueux. Les appartements ont tous cinq ou six pièces séparées et sont finalement assez spacieux. Après quelques brèves explications, nous attaquons le boulot. Trois appartements plus tard, c’est la fin de journée.

 

Nous passerons cinq jours ainsi, alternant entre boulot et sorties en vélo, balade en bord de mer ou même virée deux heures plus loin lors de notre jour de congé. Nous sommes rejoints par Sarah et Sandrine, deux françaises également en voyage au pays des koalas (bah oui, faut changer un peu…) puis par un couple de canadiens.

 

A partir de là, les choses vont commencer à se dégrader… Déjà, nous travaillons moins, donc nous nous faisons moins d’argent (c’est déjà pas très bien payé à la base), ensuite, Jeyash commence à changer d’attitude à notre égard, surtout avec moi. Visiblement mécontent de mon travail (ce que je peux comprendre) il commence à confier son mécontentement à tout le monde… sauf à moi. Il ne voulait même plus me payer pour mon travail, donnant tout à Silvia et lui disant qu’elle était libre de tout garder ou de partager avec moi. Il me demande parfois de faire quelques boulots en plus, pour « aider » soi-disant. Monter et démonter des lits, aider les déménageurs, aider à ci, aider à ça… Bref, les ragots circulent et arrivent évidemment jusqu’à moi (on est que six en même temps). L’ambiance commence à se dégrader et un beau matin, le couple de canadien s’en va à l’aube sans dire un mot. Nous disons ce que nous pensons à Jeyash qui reste sur ses positions. Nous sentons que le moment est venu pour nous de partir et c’est ce que nous faisons.

 

Fort heureusement, la veille, Sarah nous avait parlé d’un contact qu’elle avait pour du travail dans les environs, à 2h30 de Hervey Bay. Nous appelons et nous sommes invités à faire un essai. Nous partons donc (encore) en direction d’un nouveau travail… On the road again !!

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Noël du Pacifique

 

Joyeux Noël!!! On va se baigner??

 

Joyeux Noël!!
Joyeux Noël!!

Nous nous dirigeons vers Kilikivan, où nous attend notre prochain travail, en espérant que celui-ci sera le bon. Nous arrivons en fin d’après-midi dans un petit patelin de 200 habitants (pour vous dire si c’est petit). L’hôtel dans lequel nous devons faire l’essai est d’un style très country/cowboy. Tout en bois, l’établissement arbore une déco faite d’outils de ferme et d’accessoires de rodéo. Ça me plaît déjà !! Nous rencontrons Sandi, la patronne, qui nous montre notre chambre et nous présentent aux deux autres backpackers qui travaillent ici, Candace et Ashton, deux canadiennes qui ont à peu près notre age. Aussitôt nos bagages posés dans la chambre, nous attaquons le boulot. Silvia va au bar avec Candace et je vais en cuisine avec Ashton. La soirée se passe très bien (tout content d’essayer quelque chose de nouveau, je mets du cœur à l’ouvrage) et Sandi accepte de nous embaucher pour deux semaines !! Yes !

 

Mais pour le moment, c’est les vacances ! L’hôtel est fermé du 23 au 27 décembre, nous avons donc 4 jours devant nous pour aller visiter la Gold Coast que nous avions loupée en montant sur Allora, parfait !

 

Après une douillette nuit à l’hôtel, nous repartons donc vers le sud, direction Surfer Paradise ! La joie et la bonne humeur règnent dans le van alors que nous pouvons profiter de cette partie de l’Australie qui nous tenait à cœur, sachant qu’un boulot nous attend juste après.

Nous arrivons sur Surfer Paradise vers midi, et là, stupéfaction !!! Au lieu de voir une petite ville discrète aux magnifiques plages, nous arrivons dans une mégalopole aux buildings tous plus grands les uns que les autres ! Une véritable cité s’élève devant nous. Une fois la ville traversée, au détour d’un immeuble de cinquante étages, nous nous retrouvons les pieds dans le sable ! La plage est collée à la ville et s’étend sur toute sa longueur, même pas une rue à traverser !!

 

Nous passons deux heures sur cette plage, adossés à ces édifices que nous n’avions alors croisés qu’à Melbourne, Sydney ou Brisbane, puis nous décidons de continuer notre route vers le sud, en longeant la côte, jusqu’à ce que nous trouvions un endroit sympa. Nous décidons donc de partir en direction de Byron Bay, une autre ville réputée, un peu plus au sud.

 

Nous arrivons dans une petite ville toute tranquille en bord de mer où les piétons sont autant de surfers. Se balader avec sa planche semble ici aussi normal que se balader avec son sac à main ! Comme il fait chaud, nous nous dirigeons directement vers la plage et son eau à 30°C ! Les courants y sont hyper violents mais ça ne nous empêche pas de nous rafraîchir !

 

Le lendemain, nous partons pour Nimbin, un petit village que Silvia voulait visiter. Elle en avait entendu parler à Melbourne par un de ses collègues de classe. Il s’agirait d’un village où le cannabis serait légalisé !! Je suis sceptique sur ce point, mais nous y allons. Après deux heures de route, nous arrivons dans un petit patelin hippie aux couleurs de la Jamaïque (comme par hasard), ayant Bob Marley pour dieu et le combi-van pour emblème… Cliché ? Oui.

 

Dans Nimbin, il règne une ambiance très… Peace and Love. Cliché? Re-oui. Les boutiques se succèdent dans la rue principale, la moitié d’entre elles propose des vêtements hippies (vous savez, ces vêtements de toutes les couleurs et de mauvais goût qui piquent et qui grattent), l’autre moitié propose toute sorte d’objets autour de la fumette. Des chichas, des bangs, des pipes et autres appareils en tous genres pour atteindre un « état de joie intense ». Quelques enseignes proposent également toute une déclinaison d’herbes « à infuser » (mais pouvant parfaitement se fumer aussi… pas fous) voire même quelques champignons « pour faire de beaux rêves »… Mais aucune trace de cannabis ou d’autre drogue illégale (ça m’aurait surpris aussi)… Bon, excepté les gars qui vendent de la beuh dans la rue en se cachant à peine ;)… Hein ? Est-ce que j’en ai acheté ? … Je ne dirais rien ;)

 

Nous retournons sur Byron Bay en fin d’après-midi, ce soir, c’est le réveillon de Noël ! Nous passons faire quelques courses pour nous faire un repas digne de ce nom. Faut bien se faire plaisir de temps en temps J. Ainsi, pour environ 8 euros chacun, nous nous sommes fait un vrai repas de roi sur la plage : en entrée, salade au crabe et au saumon fumé, en plat, saumon grillé accompagné de riz et la traditionnelle buche au chocolat en dessert. Miam miam !! (ou Yummy yummy comme ils disent là-bas).

 

Après ce bon repas et l’échange des cadeaux, nous nous joignons à d’autres groupes éparpillés sur la plage, des musiciens sont là, l’ambiance est bonne, la température aussi, nous avons à boire, tous est bien pour un noël un peu particulier ;)

 

Le lendemain matin, direction la plage pour décuver !! un bon bain dans le pacifique de bon matin (surtout un 25 Décembre) c’est un vrai luxe !! Comment ? Y’a un requin ? Ah… Ben on va attendre un peu alors… 10 minutes plus tard, la bête réalisa que j’étais dans la place et pris ses nageoires à son cou... Allez, à la flotte et joyeux noël, demain on retourne à Kilkivan pour travailler !  

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Hey mate! Gimme a beer!

 

"Cheers !!"

 

Après un Noël en bord de mer, Il est temps de retourner au boulot ! Le Kilkivan hotel, dans lequel nous travaillerons ne ré-ouvre que demain mais Sandi, la patronne, nous avais dit que nous pourrions revenir la veille et que les chambres seraient à notre disposition. Seulement voilà, lorsque nous arrivons, il fait nuit, et il n’y a personne. Même les canadiennes qui étaient supposées être là ne montrent pas signe de vie… Et nous n’avons naturellement pas les clefs.

Nous allons donc frapper à la porte d’à côté et nous rencontrons Bella, une dame d’une soixantaine d’année, originaire des philippines, qui nous affirme avoir entendu du bruit à l’intérieur. Elle nous accompagne donc à l’hôtel pour voir s’il y a vraiment quelqu’un et là, nous retrouvons Ashton, l’une des canadiennes avec son petit ami (qui a 20 ans de plus qu’elle), Jeff, un ancien militaire australien. Nous restons ainsi, tous les cinq, à papoter sur la terrasse de l’hôtel. Bella est infatigable, toujours un truc à raconter. C’est rigolo de l’entendre parler anglais avec son accent asiatique. Elle a toujours le sourire et une pêche d’enfer. Elle nous plaît déjà !!

 

Nous attaquons le boulot le lendemain matin, rejoints par Candace, la sœur d’Ashton. Les débuts au bar sont extrêmement difficiles pour moi. Les clients ont tous un accent terrible et je ne comprends rien et n’arrive à rien sans l’aide d’Ashton ou de Candace. Certains le prennent à la rigolade (une majorité heureusement), d’autres s’énervent rapidement s’ils n’ont pas leur bière dans la minute… Mais petit à petit, je vais finir par capter des mots-clefs qui me permettront de bien faire mon job. Et à partir de là, être barman est vraiment fun, même si la plupart du temps, il n’y a personne au comptoir!

 

Une semaine se déroule ainsi, entre le bar, où je fais d’étonnant progrès (tant dans le métier qu’en anglais), la cuisine, et le ménage (ok, ça c’est chiant), avec, en passant, un réveillon du nouvel an un peu raté car outre quelques habitués, il n’y avait quasiment personne, et le chanteur sensé animer la soirée a plus animé le bar que la dite soirée. Heureusement, je m’entendais bien avec quelques personnes donc la soirée ne fut pas mauvaise. Trois jours plus tard, les canadiennes partent pour continuer leur voyage. Il leur reste deux mois avant de rentrer. Nous faisons quelques photos avec Bella, venue également dire au revoir, et elles partent vers de nouvelles aventures.

 

Tout va changer à partir de ce moment-là, même si nous ne nous en rendrons compte que plus tard. Outre l’arrivée de deux suédoises pour remplacer Ashton et Candace, Sandi changea légèrement d’attitude à notre égard, nous reprochant régulièrement de ne pas comprendre l’anglais. Nous trouvions évidemment cela louche, étant donné que nous avions fait d’énormes progrès en anglais depuis notre arrivée. Plus elle nous le répétait, plus j’avais l’impression qu’elle préparait le terrain pour quelque chose… J’avais malheureusement raison.

 

4 ou 5 jours après le départ des canadiennes, alors que deux gallois venaient tout juste d’arriver, nous étions dans la cuisine en train de préparer notre petit dej’, comme tous les matins, lorsque Sandi fait irruption dans la cuisine et me lance : « Vous prenez votre petit déjeuner, vous faites vos affaires et vous pouvez partir. J’ai trouvé des gens qui parlent mieux anglais que vous ».

 

… …….. Petit moment d’hésitation… Plaît-il ? Ais-je bien entendu ? Elle nous vire sans sommations ni avertissements, comme ça ? L’information est violente et met du temps à monter au cerveau. Nous étions supposés partir de nous-même dans trois jours… Pourquoi nous jeter ainsi comme de vulgaires déchets, alors que nous faisions très bien notre boulot ?

 

Hébétés, nous prenons notre petit dej’ sans mot dire et nous montons faire nos bagages. Au fur et à mesure que nous rangeons, la colère monte. Nous ne comprenons pas cet élan de méchanceté de la part de Sandi, qui nous avait toujours bien traité et ne nous avait jamais rien reproché dans notre travail (outre cette soi-disant incompréhension). Une fois que nous avons tout empaqueté et rangé dans le van, nous allons dire au revoir à Bella, chez elle. Nous l’apprécions vraiment et elle nous appréciait également et nous étions désolés de partir dans ces conditions. Après un petit échange de photos, mails et même de facebook (branchée la mamie), nous souhaitons bonne continuation et retournons à l’hôtel pour nous faire payer.

 

Etant donné que nous étions supposés rester trois jours de plus et qu’elle nous virait sans retenue, nous étions bien décidés à nous faire payer les trois jours que nous aurions dû travailler. Lorsque nous trouvons Sandi, elle a son sac à main en bandoulière, ses clefs dans la main, prête à partir. Nous lui réclamons ce qu’elle nous doit et elle nous tend une liasse de billets de 20$ avant de s’enfuir en courant vers sa bagnole !!! Vite, vite, on compte, il n’y a que 300$ au lieu des 500$ qu’elle aurait dû nous payer pour la semaine !! Nous lui courons après et la rattrapons dans sa voiture, devant le portail, prête à accélérer. Je me plante devant sa voiture pour l’empêcher de sortir tandis que Silvia lui réclame les sous manquants par la fenêtre. Après un refus net et catégorique, Sandi me fonce tout simplement dessus avec sa bagnole (ben oui, pourquoi s’emmerder) !! J’ai juste le temps de me pousser et de ne me faire écraser que les orteils, qu’elle se casse en faisant crisser les pneus. Fous de rage, nous courrons prendre les 200$ manquants dans la caisse et nous partons à notre tour sans demander notre reste. Seulement au bout d’une heure nous réalisons la portée de notre bêtise et les conséquences qu’elle pourrait avoir dans un pays où la loi est très sévère. Mais au-delà des possibles conséquences pour nous, nous culpabilisons d’avoir agis ainsi. Nous nous sommes comportés comme cette garce de Sandi et nous sommes abaissés à son niveau en volant dans sa caisse. Nous n’aurons pas la conscience tranquille tant que nous n’aurons pas réparés notre erreur. Nous faisons donc demi-tour et, une heure plus tard, je retourne discrètement mais rapidement au bar pour déposer les sous que nous avions pris en plus d’un petit mot doux laissé par Silvia. L’affaire est close, nous repartons l’esprit un peu plus léger mais toujours un peu secoué par cette matinée riche en émotions.

 

Cet épisode nous aura servi de leçon de vie. Bien sûr, nous continuerons à faire confiance aux gens mais nous serons moins naïfs la prochaine fois. Nous y réfléchirons également à deux fois avant de réagir à chaud comme nous l’avons fait et nous nous en tiendrons à nos valeurs et à nos principes.

 

Il faut maintenant aller de l’avant. Nous avons un van, des sous et des provisions. Nous n’avons donc aucun mal à retomber sur nos pattes. Nous allons juste vers notre prochaine destination avec trois jours d’avance !! ;)

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Surf, tortues et poissons multicolores

 

"Ouaaaaaaaaaaahh!!"

 

bloub !
bloub !

Une fois, « l’affaire Kilkivan » avalée, nous nous dirigeons vers Bundaberg, encore un peu plus au nord. Outre le très bon rhum sucré et parfumé qui est produit là-bas, la ville ne présente pas un grand intérêt, aussi, nous ne nous y attardons pas. Je prends juste le temps d’acheter un harmonica, histoire d’essayer cet instrument de voyageur par excellence. Jeff, le copain d’Ashton, en fait et m’a convaincu de m’y mettre, on verra bien ce que ça donnera…

 

Nous mettons les voiles sur Noosa, une petite station balnéaire dont nous avions entendu parler à Kilkivan et réputée pour être assez « chicos ». L’endroit s’avéra plutôt huppé mais sans prétention pour autant. C’était un petit port somme toute bien sympathique. A la fin de la journée, nous décidons de louer une planche de surf (les cours étant bien trop cher) pour nous essayer à ce sport incontournable ici. En une heure, nous avons pris une quarantaine de vagues chacun, dont 30 en pleine face et 10 avec la planche dans la tronche en bonus. Mais quel plaisir!! Le surf est un sport difficile et très technique pour sûr !

Après deux jours à nous balader dans les environs, nous mettons maintenant le cap sur la plage de Mon Repos (un nom local très difficile à prononcer pour un français vous en conviendrez), où nous avons réservé pour une petite expédition nocturne sur la plage, normalement fermée au public à la nuit tombée car c’est l’endroit où viennent un certain nombre de tortues de mer pour y pondre leurs œufs. La visite est naturellement encadrée par les rangers du parc national qui veillent à ce que tout ce passe bien. En passant, comment vous vous imaginez les rangers ? Le nom peut laisser rêveur, mais si vous vous imaginez de beaux pompiers musclés reconvertis au service de la nature, vous vous mettez le doigt dans l’œil… Ou alors c’est nous qui n’avons pas de chance… Toujours est-il que les messieurs qui encadrent la visite ressemblent plus au père noël qu’à des athlètes avec leurs barbes blanche, leurs bides à bière et leurs chaussettes remontées jusqu’aux genoux. Mais bref, Nous marchons donc sur le sable, dans la pénombre de la nuit avec une vingtaine de touristes lorsque nous arrivons devant une tortue en train de pondre ses œufs. La pauvre était déjà assez embêtée par la paire de scientifiques qui lui trifouillait les roubignoles pour dégoter quelques œufs pour qu’en plus nous débarquions avec nos gros sabots et nos flashs d’appareils photos. La tortue à pondue 160 œufs au total et s’acharnait à les recouvrir de sable pour les couver tandis que les « experts » en tortues s’acharnaient, eux, à creuser… Nous nous sentions un peu mal de participer à cette triste scène.

Une fois les œufs pondus, la maman retourne à la mer et ne se souciera plus jamais de sa portée, même si elle reviendra pour pondre une ou deux autre fois… Dur… Maman je t’aime !!

 

OK, le surf et les tortues, c’est fait, il est temps de passer aux choses sérieuses…

La région de Bundaberg est située à l’une des extrémités de la grande barrière de corail. Avec notre départ imminent pour l’outback australien, nous savons que nous n’aurons pas d’autres occasions. Le problème, c’est qu’à cet endroit, les récifs sont situés à environ 150 km des côtes, il nous faut donc un bateau pour nous y emmener. Après quelques brèves recherches, nous décidons de sacrifier 180$ de notre budget (chacun) pour pouvoir aller à l’île de Lady Musgrave, au large de 1770 (oui, oui, c’est le nom d’une ville). Une compagnie locale propose des excursions à la journée tout compris. Au programme, snorkeling (nage en surface avec masques et tubas) avec les poissons, ballades et visites de l’île et des récifs coralliens et toute la nourriture est comprise. C’est alléchant !!

Le lendemain, nous voilà embarqué sur un bateau en direction de la grande barrière de corail. La seule évocation de cette merveille de la nature laisse rêveur. On a tous en tête des images de poissons multicolores dans des décors encore sortis tout droit de l’imaginaire de Tim Burton. Nous trépignons d’impatience sur notre navire, nous n’aurons pas à attendre très longtemps. A peine arrivés que nous voilà déjà en train d’enfiler palmes, masques et tubas tout en étant fasciné depuis la surface par la couleur bleu turquoise de l’eau et par les poissons qui se baladent librement sans sembler craindre notre embarcation de métal ou ses occupants, ils semblent presque curieux. Nous ne pouvons plus attendre, nous plongeons dans un nouveau monde et c’est là que les mots deviennent insuffisants pour décrire ce que nous avons vécu.

 

Nous nagions littéralement dans le bonheur. Une multitude de poissons de toutes les couleurs, tous les motifs et toutes les tailles se baladaient tout autour de nous dans une eau à 30°C et limpide au possible. Ils nous frôlaient, nous nous amusions à les poursuivre sans pouvoir les toucher. Nous avions le sentiment de jouer avec eux, sans aucune peur de l’autre. Et puis, au fur et à mesure que nous avancions dans l’eau et que nous nous éloignions du navire, une multitude de couleurs commencèrent à apparaître dans l’eau. D’abord troubles, puis de plus en plus nettes, nous arrivions sur les coraux. Nous étions dans un monde étranger. Nous nous sentions comme en apesanteur dans l’eau et les mille et une couleurs autour de nous nous laissaient pantois. Tant de beauté ne peux que vous toucher. Si profondément que vous ne pensez plus à rien. Vous vivez juste le moment en espérant qu’il dure indéfiniment.

 

Dans la journée nous avons également été visiter l’île de Lady Musgrave qui est un refuge pour une espèce d’oiseaux noirs à langue fourchue. Nous avions l’impression d’être sur une île déserte en plein milieu des caraïbes. Je m’attendais presque à voir Jack Sparrow au détour d’un arbre. Nous avons également embarqué sur de petites barques avec un fond en plexiglas pour voir sous l’eau tandis qu’un petit vieux au look très « vieux moussaillon » avec ses brettelles nous expliquait les différents types de coraux. Nous avons eu la chance de voir des tortues dans leur habitat naturel et même un requin !

 

La journée se déroula ainsi, déconnectés du monde, nous étions au paradis. Le retour au port nous offrit une dernière petite surprise en nous faisant grâce d’un superbe coucher de soleil. La journée avait été unique !!

 

Nous pouvions désormais entamer la suite de notre périple tranquillement, la route vers le centre rouge de l’Australie. La traversée du désert australien.

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La traversée du désert - Part 1

 

...Soif...

 

chaud !
chaud !

Pleinement satisfaits de notre excursion marine, nous entamons notre périple vers Glen Helen, pas loin d’Alice Springs, dans ce que les australiens appellent le centre rouge, en référence à la couleur du sol et de la roche. Nous y sommes attendus dans 4 jours pour un HelpX d’une semaine.

 

Nous quittons donc 1770 et longeons la côte jusqu’à Rockhampton, à quelques 200 km plus au nord, d’où part la route pour le centre du pays. C’est là que le véritable trajet débute. Comme nous partons en fin d’après-midi, nous n’irons pas bien loin. Nous faisons nos adieux à la côte est de l’Australie, que nous ne reverrons plus. Alors que nous parcourons les 250 km qui séparent Rockhampton d’Emerald, notre arrêt pour la nuit, nous profitons des paysages côtiers dans le soleil couchant et remercions intérieurement cet endroit de nous avoir mis tant d’étoiles dans les yeux. No regrets, nous allons de l’avant, déjà assoiffés de nouveauté !

 

Après une bonne nuit, nous nous levons de bonne heure pour bien rouler tant que les températures sont clémentes, car nous savons que, maintenant que nous filons droit vers le désert, elles augmenteront de façon conséquente dans l’après-midi. Nous partons donc à la fraîche, vers 5h30.

 

A partir d’Emerald, nous verrons notre environnement changer sur divers points. D’abord, nous constatons rapidement que le nombre d’arbre réduit pour finalement laisser place à de vertes collines. Ces dernières finissent par délaisser leur verdure des côtes humides pour laisser place petit à petit à des étendues de hautes herbes sèches et jaune. Les températures, elles, augmentent sensiblement, à tel point qu’elles nous obligent, dès le premier jour, à nous arrêter dans un petit patelin perdu au milieu de nulle part, le temps que la chaleur diminue. Nous commençons à réaliser que nous allons avoir des problèmes avec notre eau. Cette dernière n’est stockée que dans un jerrican en plastique. La quantité n’est pas problématique mais sa température l’est un peu plus. En effet, lorsqu’il fait 40°C dehors, il en fait 50 dans le van, et l’eau chauffe très vite. Or, en plus d’être horrible à boire et de ne pas étancher la soif, qui se fait de plus en plus forte, l’eau chaude tourne et il n’est pas conseillé de la boire. Nous n’avons malheureusement pas de quoi la garder au frais et nous sommes obligés d’acheter de l’eau fraîche, que nous buvons en une demi-heure. La chaleur nous fait beaucoup transpirer, nous déshydratant rapidement. Nous avons tout le temps soif. Malheureusement, les stations-services se font rapidement rares et nous n’avons pas souvent l’occasion d’acheter de l’eau, dont le prix augmente déraisonnablement. Un autre problème auquel nous n’avons pas pensé est l’essence. Son prix augmente lui aussi de façon exponentielle au fur et à mesure que nous progressons et nous n’avions pas pris cela en compte dans le calcul de nos budgets. Ça va faire mal au porte-monnaie…

 

Mais bon, on est des warriors, alors on continue!!! Nous commençons à apercevoir quelques animaux sauvages tels que des kangourous, des émeus ou même des dromadaires. Après une petite frayeur pour atteindre la station essence, nous arrivons maintenant dans de vastes plaines ou même l’herbe sèche a du mal à pousser. D’infinies étendues arides s’étalent devant nous pendant plusieurs centaines de kilomètres avec de rares changements de décor. Parfois nous croisions la « route » d’une poignée de gros rochers perdus au milieu de ce désert, arrivés là on ne sait pas trop comment. Petit à petit, les plaines se regarnissent d’une végétation différente, plus sèche encore que celles que nous avions vu précédemment et laissent place à de fines collines qui redonnent un semblant d’intérêt à la route. En nous arrêtant pour admirer le paysage depuis l’extérieur de notre four sur roues, nous remarquons également qu’un peu de sable orange commence à faire son apparition.

 

Sur la route, nous croiserons également des road-train. Il s'agit tout bonnement de camion trimbalant derrière eux entre trois et six wagon, leurs donnant ainsi l'allure de véritables trains!! C'est pas du camion de tapette ça !!!! Lorsque nous croisons l'un d'eux, nous devons nous cramponner au volant pour ne pas faire de sortie de route tellement l'appel d'air est impressionnant et puissant! Ces véhicules peuvent mesurer plus de 80 mètres de long! Imaginez-vous avec votre twingo à côté...

 

Quelques 500 kilomètres avant Alice Springs, nous entrons sur les terres aborigènes. Pour la petite histoire, les aborigènes sont l’ethnie australienne d’origine. Ils habitaient le pays-continent bien avant que les colons anglais ne débarquent, au XVIIIème siècle, et ne les massacrent, les plus « chanceux » servant d’esclaves. Comme la plupart des colonisations de l’histoire, après le carnage viens la difficile et longue phase de cohabitation. Les marques de cette invasion brutale sont encore récentes dans les esprits et dans les faits (le gouvernement a rendu leurs terres aux aborigènes il n’y a qu’une vingtaine d’années et le pardon officiel pour les massacres perpétrés par les colons ne date que de quelques petites années). Aussi, lorsqu’on discute du sujet avec les blancs, on sent bien que c’est loin d’être l’amour fou. C’est tout juste de la tolérance, et encore, plus par dépit qu’autre chose. Il est (tristement) étrange de remarquer que l’histoire se répète indéfiniment. De la même manière que le processus d’acceptation des noirs en Amérique fut long et douloureux, on sent que ce même processus est toujours en cours ici. D’ailleurs, il est important de noter qu’absolument aucun aborigène ne travaille. Tous les employés de la ville sont blancs et nous verrons malheureusement la même chose dans toutes les villes où ils sont présents.

Ainsi, lorsque nous arrivons dans de petits patelins, nous rencontrons pour la première fois les aborigènes qui, à notre grand désarroi, passent leurs temps dans la rue à ne rien faire et se traînent comme des âmes errantes d’un point d’ombre à un autre, leurs visages très typés ne laissant entrevoir aucun signe de joie ou de bonheur. Les pauvres semblent avoir quittés leurs réserves fraîchement rendues pour essayer de s’adapter à la vie en ville mais le résultat est encore loin d’être celui recherché… Une bien triste rencontre.

 

Finalement, au bout de 4 jours de voyage et près de 3000 km parcourus, Nous arrivons à Alice Springs ! La joie de voir la fin d’un voyage éprouvant se terminer est palpable, mais je ressens aussi la joie d’avoir vécu un voyage riche en leçons de vie. Ces 4 derniers jours m’aurons fait prendre conscience de la valeur de ce trésor si souvent gaspillé qu’est l’eau. J’aurais expérimenté la soif et la frustration de n’avoir que de l’eau chaude, tout en sachant que j’étais déjà chanceux d’en avoir. La nature m’a donné une nouvelle leçon d’humilité et j’ai à l’idée que ce ne sera pas la dernière.

 

Après une courte visite de la ville, somme toute, assez petite et un passage chez le coiffeur où je me suis littéralement fait attaquer à la tondeuse (heureusement que j’avais ma casquette pour cacher le résultat), nous ne nous attardons pas et partons pour Glen Helen, à 120km, où nous sommes attendus pour une semaine de HelpX dans le centre rouge d’Australie.

 

A peine sommes-nous sortis de la ville que le décor change encore ! Le sol est maintenant recouvert d’un sable très rouge et nous circulons désormais entre d’imposantes formations rocheuses. Nous arrivons dans une zone de gorges que nous aurons le plaisir de visiter une semaine durant !! On the road again !!

Commentaires: 5
  • #5

    Charlotte of London (mardi, 12 mars 2013 00:52)

    Clement, tu ne vas me croire, mais je suis vraiment passee par Emerald (une ville far west avec des coffee shops)
    et nous avons ete Aussi effarouches par la puissance des road trains ...je continue ma lecture. Mais ou sont donc ces Editeurs, non d'un chat? Je publie ton blog sur Facebook si tu me le permet...ok?

  • #4

    Charlotte of London (mardi, 12 mars 2013 00:02)

    Surf, tortues et poissons multicolores.
    J'ai eu cette meme chance fabuleuse de nager au milieu des coraux, poissons multi couleurs, et les "carpet sharks" en grande animation sur le "plancher " d'une mer turquoise avec la temperature de ma douche. Faire attention aux serpents, les plus mortels de la planete. A visiter le zoo reptilien a une demie heure en ferry de Sydney. La section serpents est yakkk, impressionnante. J'ai une phobie Maladive des serpents donc je visite un centre specialiste des reptiles, logique. Tout savoir sur l'ennemi...

  • #3

    Charlotte of London (lundi, 11 mars 2013 23:22)

    C'est dommage, si j'avais connu ton projet de sejour en Australie je t'aurais mis en contact avec mes amis (proches) a sydney et Brisbane. Cela vous aurait aide ref. boulot, parking etc. mais je vois que vous debrouillez super bien. Some angels are looking after you and that's good, very good. Seriously
    , you must consider offering your blog to a publisher (editeur). Combined with Silvia, je m'interesse a son blog apres t'avoir rattrapper ou tu es a ce jour, 11 mars. Your writting is fluent, colourful, i can see, hear, smell what you have experienced, the reader is sucked into your head and experience in 3D your journey, mental and physical. Bonne route, je continue ma lecture, a plus donc.

  • #2

    le father (dimanche, 20 janvier 2013 18:17)

    Je prends vraiment beaucoup de plaisir à lire ton blog. Dommage qu'il n'y ait pas plus d'articles. Nous sommes avides de connaître vos aventures avant même que vous les ayez vécu. Prenez bien soin de vous et continuez à nous faire saliver et rêver. Et surtout "carpe diem"

  • #1

    marie (vendredi, 04 janvier 2013 17:58)

    je surfe sur ton site puis sur celui de Silvia, et je me régale de lire vos approches parfois similaires, parfois différentes de vos aventures!!! bravo