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Arrivée chaotique à Calcutta

 

"Sabkouch milaga"

 

En arrivant à l'aéroport de Calcutta, nous étions plein d'appréhension. Depuis notre départ, nous avons entendus tant de chose négatives sur l'Inde et plus spécialement sur Calcutta. Essentiellement de la part de nos familles, sans doutes inquiètes de nous voir arriver dans cette ville dont les seuls échos que l'on en a sont misère, pauvreté, insalubrité, insécurité etc... Pas très rassurés donc.

 

Comme dans la plupart des pays d'Asie, nous nous attendons à être assaillis par les chauffeurs de taxi. Et bien non, on nous indique même le comptoir des taxis prépayés ! Un jeune garçon nous prend nos sacs de nos dos pour les mettre dans le coffre et pouvoir ainsi réclamer un pourboire... Ah bon ? On réclame les pourboires ici ? Ok...

 

Ayant entendu qu'il fallait s'y prendre à l'avance pour avoir un billet de train, nous demandons au taxi de nous déposer à la gare centrale de la ville. Sur le trajet, je ne peux m'empêcher de penser à l'Algérie tellement le nombre de ressemblances est grand. Une population massée, des rues et des bâtiments délabrés, une multitude de déchets jonche le sol et la vie dans la rue semble livrer ses habitants à eux-même. Nous arrivons donc à la gare où nous sommes horrifiés par le nombre de personnes circulant ici. Nous essayons plusieurs guichets, il est difficile d'obtenir la moindre information sur comment se procurer un billet ou à quel guichet se le procurer. Les gens défilent par centaines, tout le monde double tout le monde, s’agglutinant contre le parloir en brandissant des billets. L'anarchie totale.

 

Nous finissons par renoncer lorsque qu'un vigile (d'assez bonne volonté comparé au reste de la masse qui se contente de nous fixer du regard) nous dit que de toute façon, les billets ne sont vendus que 24h à l'avance.

 

Nous nous retrouvons donc à l'extérieur de la gare, avec nos gros sacs à dos, sans notre billet de train pour le surlendemain, et sans adresse d'hôtel, complètement perdus au milieu d'une masse grouillante ! Bon... Nous marchons pendant 2 heures avec nos gros sacs, la moitié des hôtels que nous croisons nous refusent l'entrée pour une raison obscure, l'autre moitié est fermée. Épuisés et perdus, harassés par la chaleur d'après-midi couplé à l'air ambiant hyper-pollué de la ville, nous décidons d'arrêter un taxi et lui demandons de nous emmener dans un hôtel de sa connaissance. Ce qu'il fait. Nous arrivons dans une guest house un peu miteuse où l'on nous demande mille papiers et justificatifs pour pouvoir passer une nuit à 700 roupies (environ 10€). Nous ne discutons pas plus et posons nos fesses sur le lit !!

 

Quelle entrée en matière !!

 

Une fois installés, nous consentons à nous détendre un peu et à sortir car nous avons très faim ! Nous ne cherchons pas à aller très loin et nous arrêtons dans une petite gargote à peine assez grande pour y rentrer. L'homme qui tient l'endroit nous fait bonne impression et nous décidons de revenir le lendemain matin pour le petit déjeuner. Dans la soirée, en nous baladant dans le quartier, nous réalisons qu'absolument TOUS les regards sont pointés sur nous ! Les indiens ayant un regard naturellement très dur, nous ne sommes vraiment, mais alors vraiment pas à l'aise du tout !! Les regards se posent sur nous, nous dévisagent de la tête aux pieds, nous suivent jusqu'au bout de la rue... Je me sens vraiment oppressé, d'autant plus que Silvia semble faire l'objet de convoitises et de pensées mal placées... Bref, en rentrant à l’hôtel le soir, je me couche plein d'appréhension pour ce mois qui arrive... J'avais besoin d'un petit coup de pouce pour me sentir mieux, c'était sans compter sur la magie du voyage, prête à opérer dès le lendemain matin.

 

Alors que nous prenions notre petit dej', un homme entre à son tour (c'est vous dire si on était serrés là-dedans !!) et commande un chaï (un thé indien qui deviendra notre boisson chaude favorite). Je reconnaît en lui l'un des passagers de notre avion de la veille. Nous engageons la conversation et comprenons qu'il connaît bien le pays et son fonctionnement. Sentant que je pouvais lui faire confiance, je lui ai posé les questions qui me perturbaient par rapport au comportement des indiens à notre égard. Il m'expliqua que les indiens sont des gens spontanés qui vivent en fonction de leurs émotions et envies du moment et qu'ils ont l'habitude d'assouvir leur curiosité. Aussi, lorsqu'il veulent regarder quelque chose qu'ils trouvent inhabituel, ils ne se gênent pas pour le faire ! « Pour eux c'est parfaitement normal » m'expliqua notre homme. Visiblement, malgré les quelques touristes qui viennent en Inde, les locaux ne sont pas habitués à voir des personnes blanches (encore moins blonds aux yeux bleus dans le cas de Silvia).

 

L'homme, répondant au nom d'Alex, nous expliqua quelques trucs au sujet des indiens et de l’interprétation de leurs réactions. Sentant probablement notre confusion, il nous proposa quelques travaux pratiques sur le terrain. Nous passons donc la journée avec lui sur les différents marchés de Calcutta, pour « prendre la température du pays » comme nous avons pris l'habitude de dire avec Silvia. En l'espace de quelques heures, il a su changer notre vision et lever les appréhensions qui nous empêchaient de voir les sourires. J'avais l'impression d'aborder le pays sous un nouveau jour et de le voir briller d'un autre éclat. Loin de toute formule de politesse ou de toute approche superficielle, les indiens vont droit au but et ne font pas de détours. Bien loin des faux-semblants de notre société occidentale, bienvenue au Moyen-Orient ! Et oui, car bien que l'Inde soit officiellement un pays d'Asie, il est culturellement cent fois plus proche d'un pays du Moyen-Orient par sa culture, son ambiance et ses habitants qu'un pays d'Asie.

 

Dans l'après-midi (nous sommes finalement restés avec Alex) nous nous baladons tranquillou dans notre quartier, le cœur et l'esprit bien plus léger que ce matin. Alex est doué pour se faire des potes. Bien qu'il soit arrivé en même temps que nous à Calcutta, il connaît déjà plein de monde. Nous croisons sans cesse des jeunes, d'ici ou d'ailleurs. C'est ainsi que nous rencontrerons Wisham et ses potes, de jeunes indiens qui passent leurs journées dans la rue, à s'occuper par tous les moyens possibles. A notre grand étonnement, ils parlent tous un parfait anglais (Wisham parle même le japonais couramment!!) et il est facile de communiquer avec n'importe quel indien, tous ont les bases de la langue de Shakespeare. Nous passons donc l'après-midi avec tous ces jeunes qui nous font même visiter leur ville et, une fois le soir venu (et donc l'heure de quitter les lieux), nous partons heureux d'avoir vu une ville différente de celle qu'on nous avait décrite comme étant sale, pollué, pleine de misère, de mendiants, de dangers etc... Nous avons rencontré des gens joyeux, conviviaux, très différents, certes, mais le sourire à la bouche et j'ai quelque part l'impression d'avoir passé « l'épreuve » de l'arrivée en Inde que j'avais fini par redouter depuis un bon moment.

J'ai cependant du mal à m'accoutumer au regard perçant des indiens qui, sans aucune gêne, vont jusqu'à se planter en famille à 20 cm de nous pour nous dévisager. Même si je sais qu'il n'y a, à priori, aucune mauvaise intention, cela me dérange tout de même. Mais bon, va falloir faire avec car on a un mois à passer ici. Nous prenons le train couchette pour rejoindre Bodhgaya, où Mahendra, le directeur de l'école dans laquelle nous allons enseigner bénévolement, nous attend au petit matin.

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Dou yoo spique ingliche ??

 

Dinu tu !!

 

 

Après une nuit dans le train couchette à souffrir sous les ventilos à fond toute la nuit, nous arrivons à 5h30 à la gare de Gaya où nous sommes attendus par le directeur de l'école, Mahendra (entre autres, puisque tous les individus de la gare ayant un truc à vendre accourent vers nous). Après une balade de 3/4h en auto-rickshaw, nous arrivons à Bodhgaya. Nous déposons nos affaires dans la chambre qu'on nous avait réservée dans une guest-house au milieu des bidon-villes et partons avec Mahendra, à trois sur la moto, en direction de l'école, située dans un petit village adjacent.

 

Nous arrivons devant un tout petit bâtiment de deux pièces sommairement aménagées avec des bancs et des tables. Devant l'école, les quelques enfants (dont l'âge varie de 5 à 12 ans) font la prière matinale sous la surveillance de leurs professeurs. On nous présente aux enfants et aux profs et... Le cours débute !!! Pas plus de briefing, on nous met dans une classe et en avant ! On essaie donc de se greffer tant bien que mal au cours, où certains font des maths, d'autres apprennent l'alphabet et encore d'autres apprennent quelques mots d'anglais. Les enfants se mettent d'eux-même au travail, sans que les profs aient besoin de dire quoi que ce soit. Les niveaux sont assez disparates et certains connaissent déjà les lettres latines alors que d'autres non (en Inde l'écriture est le Sanskrit, très différente de l'écriture latine, elle se rapproche plus des langues arabes).

 

Les cours ont lieux du Lundi au Vendredi de 7h à 10h30. Le reste du temps, les enfants restent au village avec leurs parents et les aident dans les champs (ou alors ils vont en ville pour vendre quelques babioles à un prix très probablement dérisoire). Mahendra s'étant éclipsé dès le début du cours (il est instit' dans une autre école), c'est un autre homme qui viens nous chercher pour nous ramener à notre hôtel. Il s'appelle Dinu, il a dans les 30 ans et est également volontaire à l'école où il enseigne de temps à autres. Heureusement pour nous, il parle très bien anglais, contrairement à Mahendra qui a un peu de mal.

 

Dinu sera notre principal compagnon durant les dix prochains jours, nous tenant toujours compagnie et nous faisant visiter quelques endroits dont le magnifique temple où Bouddha aurait atteint l'illumination il y a 2500 ans. Nous viendrons à plusieurs reprises nous balader dans les jardins de ce temple, très reposants.

 

Ces dix jours à Bodhgaya seront pour nous l'occasion de nous poser un peu pour mieux observer et comprendre la culture indienne. Nous avions vu à Calcutta deux hommes se promener en se tenant la main et avions été très surpris de voir que l'homosexualité pouvait être tolérée et affichée librement dans un pays où la place de la femme n'est pas tout-à-fait la même que celle des hommes. En réalité, il ne s 'agit pas d'homosexualité (celle-ci est belle et bien interdite en Inde et peut être lourdement sanctionnée dans certaines régions même si les premières « gay pride » font leurs apparition dans quelques villes), dans ce pays, les hommes « très bon amis » se tiennent la main dans la rue de manière parfaitement normale... Mouais... Quand Dinu me dit qu'ici ça ne se fait pas pour un homme d'aborder une femme, quand je vois que les hommes ne se baladent qu'entre eux et les femmes qu'entre elles et quand je vois de quelle manière les femmes occidentales se font aborder dans la rue lorsqu'elle sont seules, j'ai du mal à croire à une « simple amitié dénuée de frustration ». De plus, en interrogeant quelques personnes dans la rue au sujet du mariage et des « petites amies » (le terme n'est pas très courant ici), je comprends vite que certains jeunes voient le fait d'avoir une copine étrangère comme une façon de s'émanciper de ces barrières traditionnelles. Le mariage à beau être une des étape les plus importantes de la vie d'une personne, quand je discute avec les gens je trouve le discours un peu décalé :

  •  
    •  " J'ai hâte de me marier !!! "
    • " Oh ! Tu as une petite copine ? "
    • " Hein ? Non, pour quoi faire ? "
    • " Ben... Pour te marier avec elle ??? "
    • " Ah ça ! Pas besoin ! La famille m'arrange le truc et c'est bon !! "

 

Ou encore lorsque l'on croise un ami à Dinu en train de faire ses prière au temple avant le mariage avec une tête d'enterrement : « Il a de la chance, il va avoir une très bonne femme » … Il l'a eu dans une pochette surprise ou quoi ?

J'ai un peu de mal à croire que les hommes ne soient pas frustrés par ces barrières qu'ils s'imposent eux-même... Surtout quand je vois que Silvia se fait aborder 5 fois par jour dès que je ne suis pas avec elle... Bref, c'était mon petit passage « coup de gueule contre les traditions débiles » !!

 

Cependant (parce qu'il faut toujours rester sur une note positive), nous savons que le nombre de mariages d'amour est en hausse (même si le système de castes à tendance à le freiner) et nous avons vus à plusieurs reprises des couples se tenir la main dans la rue (chose qui ne se fait normalement pas, même si les hommes, eux peuvent le faire sans problème, mais que l'homosexualité n'est pas tolérée... La logique m'échappe là...). Ces hommes et ces femmes (qui vont parfois jusqu'à se faire un petit câlinou) sont à mes yeux bien plus beaux que tous les couples que l'on peut croiser Europe car il sont les porteurs d'un message évolutif d'une situation qui semble en étouffer plus d'un !!

 

 

Bien ! Passons à la cuisine !!! La cuisine indienne, mondialement réputée, n'est pourtant pas très variée et les mêmes ingrédients reviennent fréquemment. Ainsi, dans tous les menus que l'on nous a tendus, nous trouvons systématiquement les currys (sauce à base d'épices variant plus ou moins légèrement de l'un à l'autre), les pains (nans, parathas, puris, chapatis...), et quelques autres plats à base de pomme de terre, de légumes ou de fromage. Étrangement, tous les restaurants proposent une palette de plats du monde entier tels que les chowmein chinoises, les frites françaises (ah bon ? C'est français les frites??), des plats tibetains, vietnamiens, japonnais etc... On aurait pu penser que ce fut une particularité de Bodhgaya, la ville accueillant des temples de chacun de ces pays, mais non, on en trouve partout en Inde !!!

Mais malheureusement, l'Inde est le seul pays où la gastronomie nous aura aussi vite lassé voire gavé !! La faute à qui ? La faute au chili !!! En effet, nous avons eu beau commander des plats différents, dans toutes les catégories, à chaque fois, nous avons eu la bouche littéralement enflammée par les doses (pas dosées du tout) de chili (piment) contenue dans les plats. De même, lorsque nous commandions des plats normalement pas sensés en avoir, il y en avait quand même !! Quand y'en a plus, y'en a encore !!!

 

Mais bon, il faut toujours finir sur une note (plus ou moins) positive, et fort heureusement pour moi, j'aimais beaucoup les pains indiens et ceux-ci, couplés à trois rondelles de concombre, ont réussi à sauver mon palais du brasier infernal que représentait la cuisine indienne!! Cependant trois semaines de concombres-chapatis, même lorsque c'est accompagné d'un curd (sorte de yaourt) ou d'un lassi (boisson à base de curd... ici on recycle!!), ça vous fait rêver de fromage, de vin et de baguette française si vous voyez ce que je veux dire...

 

Il y a par contre un truc que l'on aura adoré, ce sont les pause chaï. Aaaaah le chaï ! Cette boisson de toute heure est un lait bouilli dans lequel on jette quelques feuilles de thé noir et une pincée de masala (masala désigne un mélange d'épice, quel qu'il soit). Mmmmmh quel régal. Lorsque l'on est assis au bord de la rue avec son chaï à la main, on a l'impression de mettre le jeu sur pause. On est alors seulement observateur du tumulte qui se déroule sous nos yeux. Et dès lors que l'on se relève et que l'on pose son verre vide, on reprend le rythme infernal de l'Inde.

 

Mais ce que je retiendrais de plus merveilleux de ce séjour à Bodhgaya (et même du séjour entier en Inde) c'est la vision de ces enfants des bidon-villes qui jouent dans les détritus, sourire aux lèvres et rire au cœur, inconscients du luxe dans lequel les « puissants » de ce monde se gavent.

 

Mais bref, revenons à nos moutons, ou plutôt à nos enfant du village de Sujata (là ou est l'école). Nous avons « réussi » à intégrer une petite demi-heure de géographie à la fin des matinées de cours et avons même acheté une carte du monde. Les gamins se montrent très intéressés même si je pense qu'il ne réalisent pas vraiment l'échelle du monde, eux qui ne sont jamais allés plus loin que la ville. Nous essayons de laisser quelques trucs à l'école. Nous achetons un tableau pour l'une des classe, nous imprimons également un alphabet illustré avec les animaux du monde pour aider à la prononciation des lettres latines et nous laissons également la carte du monde sur laquelle nous avons tracé notre parcours. Pour le dernier jour de classe nous avions amené les quelques ballons qu'il nous restait du Songkran thaïlandais et les avons lancé en classe. Ils n'auront pas fait long feu puisque le jeu était visiblement de tous les crever le plus vite possible... Mais bon, les gamins étaient tous heureux, et le bonheur, c'est contagieux !!

 

Nous partons de bonne heure le lendemain matin pour avoir notre train en direction de Vanarasi. Dinu nous accompagne et j'ai l'impression que je ne m'habituerais jamais aux adieux...

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Du Gange à Delhi en passant par le Taj Mahal

 

voyager en train pour découvrir un pays

 

 

Nous arrivons à Varanasi en milieu de matinée. De la gare, nous suivons un monsieur qui nous a gentiment proposé ses services (comprendre : « qui fut le premier à nous sauter dessus ») à la sortie du train (concernant Silvia, perso je n'étais pas encore descendu) et montons dans son auto-rickshaw, direction le centre-ville, à 19km (lui disait 22) de la gare.

 

Varanasi n'est pas une ville attrayante. Les immondices sont bien plus présentes qu'à Bodhgaya ou Calcutta (et je ne vous parle pas de l'odeur). L'intérêt de cette ville vient plutôt de ce qu'il s'y passe sur et autour du Gange, le grand fleuve sacré de l'Inde. Varanasi (anciennement Bénares), est la ville ou les indiens de confession hindoue viennent mourir car il est dit dans leur religion qu'après une vie pure, finir ses jours à Varanasi permettrait de se soustraire du cycle des réincarnations et d'accéder au moksha, sorte de nirvana hindou. Mener une vie pure ? Rien de plus facile, il suffit de se baigner dans le Gange (à Varanasi) pour être lavé de tous les pêchés commis lors d'une vie... La religion fait bien les choses... Des millions de personnes viennent chaque année dans ce haut lieu de pèlerinage hindou (parfois comparé à la Mecque où à St Jacques de Compostelle en terme d'importance), soit pour venir « prendre un bain purificateur », soit pour y mourir (les corps étant brûlés au bord du fleuve lors d'une cérémonie crématoire) ou encore, comme c'est le cas pour nous, venir assister au rituel des feux du Gange, qui a lieu tous les soirs à la tombée de la nuit.

 

Nous embarquons sur une petite barque (avec rameur s'il vous plaît!!) et partons en direction des ghâts (les fameux escaliers au bord du fleuve sacré) où a lieu le rite. Lors de la balade, nous aurons l'occasion d'apprécier le calme du Gange à la nuit tombée. Le brouhaha de l'Inde s'est estompée, on peut voir de temps à autres quelques feux crématoires, ressemblant plus à des feux de camp qu'à des bûchers, dans l'eau, un bon nombre de déchets flottent à la surface, accompagnés de quelques poissons morts (et je préfère pas savoir de quoi ils sont morts...) et quelques marchants sur de frêles embarcations vendent des petits bougeoirs flottant, à allumer et à laisser flotter sur l'eau qui fini par scintiller d'étoiles. Nous arrivons à proximité des ghâts où des dizaines de bateaux de toutes tailles s’agglutinent pour voir les prêtres chanter et procéder aux rites avec d'énormes chandeliers indiens. L'envergure de la procession est impressionnante quand on sait qu'elle a lieu tous les jours.

 

Il est temps de reprendre le train-couchette. 10 heures de trajet jusqu'à Agra, la ville de l'amour... Nous passerons une nuit horrible dans le train ou nous nous retrouvons finalement avec une couchette pour deux (je vous épargne les détails). Bon, jusque là on peut s'en accommoder et le marchand de sable viendra presque nous dire bonne nuit... Presque. Aux alentours de minuit, le wagon (quasiment vide jusque là) se remplit soudainement d'une centaine d'indiens, tous montant dans la voiture avec leur discrétion naturelle. Le dortoir se transforme soudainement en un souk pas possible, tout le monde hurle pour communiquer avec son voisin direct, ça se bouscule pour trouver sa couchette, et vas-y que je te pousse, et vas-y que je t'échange mon lit, et vas-y que je gueule, et vas-y que je te réveille parce que j'en ai rien à foutre !!!! Ce fut ainsi de minuit à 5h du matin...

 

Nous arrivons les yeux pas vraiment en face des trous à Agra et nous écroulons en arrivant à l'hôtel. Nous prenons notre temps pour émerger et profitons de la terrasse sur le toit avec vue sur le monument que nous sommes venu voir ici : le Taj Mahal ! Cet énorme édifice, par son allure, nous transporte au temps d'Ali Baba et des 40 voleurs. Nous irons le visiter le lendemain matin. Le droit d'entrée est de 20 roupies pour les indiens... Et de 750 pour les étrangers !!! Ça fait mal aux fesses, et pour plusieurs raisons... Ajoutez à cela le prix pour avoir le droit de filmer ou photographier à l'intérieur du monument... Bref.

 

Le Taj Mahal fut construit par le roi de l'époque pour accueillir la dépouille de sa femme, dont il était éperdument amoureux. Ce n'est pas un palais, c'est un mausolée et c'est justement là ce qui fait son intérêt et sa particularité. Car malgré sa taille, le Taj Mahal a un design très épuré et des jardins pas franchement bien entretenus qui ne le rendent pas si exceptionnel que ça au premier coup d’œil. Ce qui rend l'endroit si incroyable c'est justement le fait qu'il ait été construit dans le seul but d'accueillir un tombeau. Étrangement le seul fait de savoir cela me fait voir le monument différemment. C'est une bien belle (quoique triste) histoire.

 

Le fort rouge d'Agra vaut également le détour. Visiblement la spécialité de la région c'est le marbre. Après le marbre blanc du Taj Mahal, voici le marbre rouge du fort. Très grand, il offre une belle vue sur le tombeau. Nous passerons la fin d'après-midi à nous prélasser sur le gazon de ses beaux jardins avant de rentrer à l'hôtel.

 

Dernier train jusqu'à Delhi. Cette fois-ci, nous sommes en classe assise de jour. Une horreur !! Les deux premières heures passent sans problèmes, voir le couple amoureux devant nous nous met le sourire aux lèvres. Mais arrivé dans une gare, des dizaines de gens se bousculent pour s'entasser dans le train, aucun d'entre eux n'ayant probablement son billet. Dès lors, le trajet devient tendu, les masses se regroupent autour de notre siège en se marchant dessus pour nous observer intensément. Les gens se poussent pour nous voir et lancent des regards pas seulement curieux à Silvia, avec leurs sourires en coin très communicatifs... Mon sang bouillonne mais je me retiens de faire une bêtise... Mieux vaut laisser passer les deux heures ainsi...

 

L'arrivée à Dehli sonne comme une délivrance après ce voyage. Nous ne perdons pas plus de temps et quittons la gare en quête d'un hôtel.

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Delhi

 

Hey, my friend, buy me this! Hey, my brother, buy me that! Next: my love ???

 

 

Soulagés d'être sortis de ce train qui nous étouffaient, nous embarquons sur un rickshaw (à pédale cette fois) en direction du centre-ville. Notre première impression de la capitale indienne n'est vraiment pas bonne. Sale, délabrée, les bâtiments tous partiellement cassés, polluée à outrance, un air suffocant, on est très déçus. Notre chauffeur nous dépose dans le Pahar Ganj, le bazar principal de la ville qui est également le plus animé et, nous nous en apercevrons rapidement, le coin préféré des touristes. Après avoir trouvé un hôtel, nous partons nous balader dans le quartier. Les rues ne sont que boutiques et restaurants qui se succèdent sur plusieurs centaines de mètres. On trouve (naturellement) de tout et n'importe quoi. A une dizaine de jours de la fin de notre périple indien, nous en profitons pour faire le plein de souvenirs pour nous et nos proches.

 

Le Pahar Ganj ayant tellement de choses à proposer, nous y passons la majeure partie de notre temps. Nous tenterons une sortie hasardeuse vers un autre quartier mais nullement fructueuse, nous tournerons en rond pendant trois heures sans rien trouver d'intéressant. Nous décidons de nous renseigner sur les incontournables de la ville. Rien de plus facile, les rapaces cherchant à vous vendre des voyages de rêve dont vous ne rêvez pas pullulent !! Mais ils peuvent aussi vous donner quelques infos et une carte de la ville... gratuitement. Bon ok, la carte en question c'est un plan à l'échelle un milliardième tout pourri sur une vieille feuille en papier en noir et blanc mais ça suffit. Le monsieur à qui nous nous adressons nous indique les quelques endroits à ne pas rater dans la ville tout en essayant à chaque phrase de nous vendre une voiture climatisée avec chauffeur. J'avoue que je me délecte de l'anxiété qui gagne notre « brave » homme qui voit filer deux porte-monnaies entre ses doigts... Avec des infos gratuites de surcroît !!

 

Le lendemain matin, nous demandons à un chauffeur d'auto-rickshaw de nous faire faire un tour de la ville en passant par les quelques monuments que nous souhaitions voir. La course est naturellement moins chère que les tarifs proposés par notre rabatteur de la veille et nous avons le folklore qui va avec s'il vous plaît !!

 

Nous commençons donc par la grande mosquée de Delhi, la plus grande du pays. L'entrée de ce monument est gratuite... En théorie. Dans la pratique, c'est un peu différent, déjà, les touristes ont leur entrée désignée (va savoir pourquoi, il y a six entrées en tout) et tout appareil pouvant enregistrer le moindre petit pixel (y compris les vieux téléphones portables) à l'intérieur de la mosquée fait l'objet d'un droit de 300 roupies, ce qui est très cher pour ce pays. Comme tous les touristes arrivent forcément avec un appareil photo ou vidéo et qu'il n'y a (comme par hasard) aucun casier pour garder les affaires, tout le monde paye cette taxe pour entrer, rendant ainsi l'entrée officieusement payante. Et quand on voit avec quel dédain les vigiles à l'entrée traitent les visiteurs, on se dit que les indiens aiment vraiment entourlouper les étrangers... Dégoûtés, nous refusons de payer ce droit d'entrée déguisé et quittons les lieux avec notre chauffeur de rickshaw.

 

Nous ne faisons que passer devant le fort rouge (chaque ville a le sien apparemment...), fermé ce jour-là, et filons directement en direction du Rajh Ghât, le parc de la capitale, où est notamment enterré le Mahatmat Gandhi. Cet immense jardin a des allures d'autre dimension à côté du reste de la ville. Calme, silencieux, paisible, très bien entretenu, le Rajh Ghât est un lieu de repos idéal pour toute personne souhaitant échapper au rythme hurlant de Delhi. Juste à côté du jardin, il y a un musée consacré à la vie de Gandhi. Nous passerons presque deux heures dans ce musée qui relate les étapes de sa vie et nous comprendrons un peu mieux ce que fut le combat perpétuel de cet homme, surnommé « la grande âme ».

 

Etape suivante ! Nous allons au monument de l'indépendance, l'India gate. Cet arche est le jumeau de notre arc de triomphe national ! Nous souhaitons prendre une glace pour nous rafraîchir mais nous sommes littéralement assaillis par des gamins mendiants (pas plus de 10 ans) qui nous supplient et s'accrochent même au bras de Silvia pour avoir une petite pièce. Ce genre de spectacle nous noue le cœur (surtout quand on a une glace en main) mais nous refusons de donner à ce qui est pour nous un réseau de mendicité (je me demande comment un gamin en haillon pourrait se procurer des perles et des bracelets flambants neuf pour les vendre, pas plus que du henné). Nous ne nous attardons pas plus et partons. Notre chauffeur nous arrête devant un magnifique temple hindou aux couleurs ocre et rouge. Nous nous faisons la remarque que nous n'avons pas visité beaucoup de temple de la croyance locale et nous apprécions pleinement celui-ci dont les couleurs et l'architecture sont très harmonieuses.

 

Notre petit tour fini, nous retournons sur Pahar ganj. Durant les quelques heures qu'il nous reste, nous continuons à faire le tour des boutiques, Silvia en profite pour aller râler sur le gars qui lui a loupé son tatouage au henné la veille etc...

 

En déambulant dans les rues, nous nous faisons accoster par un homme qui nous demande où nous avons trouvé nos drapeaux indiens, tout juste achetés. Ayant l'habitude, nous discutons poliment avec lui en sachant très bien qu'il finira par nous proposer d'acheter un truc. Naturellement ça ne rate pas (il bosse pour une agence de voyage), mais il met le doigt sur un point faible. Pour le reste de notre séjour dans le Rajasthan, nous avons une succession de trains à prendre pour aller d'un endroit à un autre tout en gérant des visites éclairs avec nos gros sacs-à-dos et il est vrai qu'après les deux derniers parcours ferroviaires que nous avons eu, ni Silvia ni moi n'avons envie de rempiler pour une semaine. Nous acceptons donc d'écouter les arguments de ce monsieur.

 

L'homme de l'agence souhaite nous racheter nos billets de trains et nous propose à la place une voiture avec chauffeur et un tour des principales villes du Rajasthan durant les 9 prochains jours. Le seul hic, c'est (of course) les sous ! Le gentil monsieur nous demande 200€ et nous avons... 60€. Après négociations, nous le faisons descendre à 170€ mais ça reste toujours trop. Nous nous accordons une petite heure de répit pour réfléchir et acceptons finalement le deal, pensant qu'il vaut mieux profiter pleinement de notre séjour plutôt que de n'avoir que des mauvais souvenirs.

 

Le lendemain matin, une voiture nous attend. Notre chauffeur s'appelle Kaluram et semble être grand amateur de chaï. Ca tombe bien, nous aussi ! En route vers le pays des maharadjas !!

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Le Rajasthan en mode Maharajas

 

"Ok, Chaï"

 

Nous voilà partis avec notre chauffeur Kaluram en direction de notre première étape, Bikaneer. Située au bord du désert de Thar, cette ville es accessible par une looooooooongue route passant au milieu de dunes de sable doré. Nous croiserons rapidement d'énorme charrettes tractées par des dromadaires. Le décor et le folklore sont plantés, bienvenue sur la terre des maharadjas !!

 

En arrivant à Bikaneer en fin d'après-midi, Kaluram nous largue rapidement au fort de la ville avant la fermeture. Nous avons ainsi l'occasion de découvrir un fort destiné à l'époque à se défendre contre les voisins et je suis surpris de voir les similitudes avec l'architecture des forteresses françaises. La visite finie, nous partons direction l'hôtel, et là, nous débarquons dans un palace qui ferait passer le fort pour une vulgaire auberge !! La chambre est très grande et luxueuse, richement décorée... Après 6-7 mois a dormir pliés en 4, ça fait vraiment bizarre !! Mais bon, on va pas se plaindre.

 

Le lendemain, nous quittons Bikaneer en faisant une courte escale au temple aux rats. Comme son nom l'indique, ce temple abrite une multitude de rats qui se baladent librement. Un peu cradingue du coup mais original. D'autant plus que les animaux ne sont pas farouches. Au moment d'entrer dans le temple, nous voyons débarquer un groupe de gens bien habillés (et attirant de ce fait l'attention de tout le monde) avec à sa tête un homme en costard coiffé d'un turban rouge aux mille paillettes et d'une femme complètement enveloppée de la tête aux pieds dans une étoffe de même couleur. En y regardant de plus près, on remarque qu'ils sont reliés l'un à l'autre par un bout de tissu noué. Des mariés. L'homme devant, la femme le suivant pour l'assister dans les étapes de sa vie. Telle est la signification de cette tradition... Pas macho... De plus, les seules têtes des « tourtereaux » ne laissent que peut de doutes, c'est un mariage arrangé, célébré qui plus est dans un temple aux rats... No comment et vive l'amour hein !

 

Next destination : Jodhpur, la ville bleue de l'Inde. Bleue car la grande majorité des bâtiments de cette ville a au moins une façade peinte de la couleur des schtroumphs. La ville entière est un immense marché, le fort de Jodhpur (toutes les villes majeures du Rajasthan en ont un) est situé au beau milieu de la cité, perché sur un pic rocheux, idéal pour se défendre. Le soir, sur le restaurant installé sur le toit d'un hôtel (c'est très courant en Inde), nous avons droit à une vue absolument splendide sur la forteresse illuminée. Il y a même un feu d'artifice mais il devait y avoir des restrictions budgétaires puisqu'ils ne tiraient qu'une fusée... toutes les cinq minutes !! Autant vous dire qu'il fallait être à l'affût pour la voir ! Le fort étant très décevant, nous n'y resterons pas très longtemps le lendemain matin avant de partir en direction d'Udaipur, la ville romantique du Rajasthan... En Inde je suis un peu sceptique...

 

Udaipur est située au bord d'un lac. La ville est très tranquille et le quartier très sympa. Nous avons deux jours ici durant lesquels nous visiterons le fort local, d'une beauté et d'une complexité incomparable aux autres forts. De loin mon préféré. Nous irons également voir un temple hindou, et ferons quelques emplettes de plus (à l'heure où j'écris ces lignes, nos sacs sont plus remplis par les souvenirs que par les vêtements!). La ville nous aura beaucoup plu et nous aurons même le plaisir d'y faire une de ces rencontres-éclair qui mettent le sourire aux lèvres. Une famille indienne de Bombay, venu passer deux jours à Udaipur pour un mariage. Ils nous invitèrent à manger à leur table et nous payèrent même le dîner ainsi qu'une glace... Pour mon plus grand bonheur ! Les indiens ne s'éternisant pas à table, ils filèrent aussi vite que le vent dès que leurs assiettes furent vides.

 

Nous partons maintenant vers Pushkar. Toujours avec notre chauffeur national, Kaluram, ponctuant nos trajets de pauses chaï pour notre plus grand bonheur ! Nous faisons escale dans cette petite ville aux portes du désert de Thar. Nous avons rendez-vous le lendemain en fin d'après-midi pour un safari-camping à dos de chameaux dans le désert. Pour l'heure, nous nous baladons tranquillou dans cette petite ville toute tranquille qui semble être à l'écart de tout, nous flânons dans les boutiques etc... L'heure venue, l'organisateur du safari vient nous chercher à notre hôtel et nous partons tous les trois sur sa moto vers le point de départ. Là, deux dromadaire sont équipés et deux guides nous attendent. Sans plus de cérémonie, nous enfourchons nos montures qui manquent de nous désarçonner en se relevant (c'est haut un dromadaire) et nous partons vers les dunes. La balade dure environ deux heures et nos guides ne sont pas très bavards même si, pour le coup, ce n'est pas bien grave. Le décor est splendide et se suffit à lui-même, nous verrons des antilopes des déserts indiens (rien à voir avec celles d'Afrique) et le seul désert nous fascine. Nous arrivons à notre campement, où nous passerons la nuit. Nos guides libèrent nos dromadaires de leurs attelages respectifs (celui de Silvia s'appelle Johnny... J'ai donc décidé de baptiser le mien Jean-Philippe, histoire de rester dans la même ambiance...) et préparent le feu pour le repas.

 

Ils nous préparèrent un délicieux repas. Typiquement indien mais dépourvu de toute épice pouvant enflammer notre sensible palais d'occidental. Il firent également des boules de pain qu'ils cuisirent dans la braise. Il enlevèrent sommairement la suie avant de nous les donner. Le pain était devenu rond et lisse comme un œuf et nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Un des meilleurs pains que nous ayons eu l'occasion de goûter !! La nuit à la belle étoile fut également l'une des meilleures nuits depuis longtemps, loin de la chaleur étouffante des chambres d'hôtel !!

 

Le lendemain, on part de bonne heure car la chaleur est très vite étouffante. Nos guides font même courir les montures comme s'ils fuyaient le soleil, si bien que nous mettrons moitié moins de temps qu'à l'aller.

 

Ni une, ni deux, Kaluram (qui commence à nous speeder un peu) nous fait embarquer pour notre dernière étape, Jaipur, la ville rose (tiens ça me rappelle quelque chose ça...). Et oui, tout comme ma ville à moi, Toulouse, Jaipur tient son surnom du mortier rose-orangé qui sert à la construction des bâtiments et qui confère à la ville un reflet saumon. Nous avions beaucoup entendu parler du temple de la ville, célèbre dans toute l'Inde et quelle fut notre déception en le voyant se donner des airs de Sagrada Familia, recouvert d'échafaudages.

 

Heureusement, la ville à d'autres cartes à jouer, comme son fort, très joli avec ses couleurs rouges, ses musées et... Son charmeur de serpent ! Alors celui-là, il m'aura fait flipper ! Un type avec un turban m'interpelle et me demande de m'approcher, ce que je fait. Là, juste sous mon nez, il ouvre une petite panière en osier de laquelle sort un cobra noir !! Au début surpris, je constate que l'animal n'est pas belliqueux et, sur les invitations du charmeur, je vais m'asseoir à ses côtés devant le serpent. L'homme commence à jouer de la flûte pour commander au serpent... Qui ne semble pas du tout disposé à obéir !! Il préfère regarder la foule qui s'est attroupée autour de nous. Le joueur de flûte, un peu gêné, commence à titiller son serpent du bout de son pipeau pour le faire réagir. Mission accomplie. Dans un mouvement ultra-rapide, le serpent se déplia de tout son long et siffla de colère, sa tête à un petit centimètre de mon bras... Je crois que je vais y aller là... Contrôle du serpent par l'homme : 0/20 !!

 

C'est l'heure du retour à Delhi après 9 jours dans le Rajasthan. Kaluram est un peu pressé car il doit filer tout au nord du pays pour assister à un mariage le soir même. Il roulera toute la journée. Avant de quitter l'hôtel, nous faisons un peu le tri dans nos affaire et laissons quelques fringues et autres produit qui nous alourdissent dans deux sacs plastiques que nous laisserons à Kaluram. A l'aéroport les adieux sont bref, notre chauffeur semble pressé de nous déposer. Il a ses raisons. Quand à nous, nous aurons une fois de plus l'occasion de pester contre la bêtise humaine. L'accès de l'aéroport étant interdit plus de 6h avant le décollage, nous sommes dirigé vers le salon d'attente depuis lequel un ascenseur mène aux toilettes et restos. Sauf que l'ascenseur ne marche pas. Bon, pas grave, on va prendre celui d'à côté. A peine avons-nous appuyé sur le bouton qu'un soldat nous coure après pour nous dire que ce celui-ci est réservé au personnel de l'aéroport (c'est à dire aux militaires. On dirait que la totalité de l'armée indienne est concentrée sur cet endroit). Nous argumentons que celui d'à côté ne marche pas, rien à faire, y'a une étiquette « personnel » collée dessus, alors c'est interdit ! Nous sortons donc de l'aéroport pour descendre par l 'escalier et à l'entrée, un autre militaire nous dit « nan ! C'est pas la bonne entrée ! Prenez l'ascenseur à l'étage » « Mais il ne marche pas » « Pas mon problème » !!! La bêtise humaine ne connaît parfois pas de limites...

 

Bref, vers 2h du matin nous enregistrons nos bagages et prenons notre vol pour notre toute dernière (et ô combien attendue pour moi) destination. Le Japon.

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Commentaires: 1
  • #1

    mum (vendredi, 31 mai 2013 11:40)

    Merveilleusement stressant ce voyage semble-t'il. Tu passes d'un sentiment d'émerveillement à un sentiment d'angoisse, ce pays est vraiment tout en contrastes !