A la découverte des Pintxos !

 

Una cerveza por favor!!

 

 

Un an déjà depuis le retour en France... et toujours pas de voyage... Il faut remédier à cela, et très vite !! Seulement voilà, mon compte en banque ne me permet pas de faire grand-chose, et mon oreille récemment opérée non plus. Exit donc mon projet de tour du sud de la France en vélo !

 

Je n'ai pas non plus beaucoup de temps devant moi, 5 jours à tout casser. Lorsqu'on ne peut pas prendre l'avion ni le vélo et qu'on à pas le temps ni l'argent de filer à l'autre bout de l'Europe, les possibilités sont minces. Qu'à cela ne tienne, y'a l'Espagne à coté ! La première idée qui me vient est d'y aller en stop mais en me renseignant un peu j’apprends que ce n'est pas du tout une bonne idée. Les quelques routards l'ayant essayé sont en effet nombreux à avoir attendu 24h au même endroit pour être pris...

 

Finalement, avec ma cousine Anaïs, nous décidons de partir en voiture au pays basque espagnol pour 3 jours. En prenant avec nous quelques covoitureurs, nous amortirons un peu les frais de route.

 

Nous voilà donc partis de Toulouse, direction San Sébastian !

 

Après avoir déposé notre covoitureur à Bayonne, nous passons, un petit quart d'heure plus tard, la frontière espagnole presque sans la remarquer. En effet, pas une voiture de police douanière à l'horizon, pas un panneau « Frontière », rien du tout !! Ce qui nous fait comprendre que nous sommes en Espagne, c'est le fait que maintenant, il y a des employés au péages routiers !! Le premier d'entre eux (et donc le premier espagnol que nous croisons) nous salut d'un vague et approximatif « 'la » que nous traduisons (pardon, que nous déduisons) comme un bonjour. Les panneaux de signalisation changent légèrement mais la signalétique est quasi-identique à celle de la France.

 

La bonne nouvelle, c'est que tout est très bien indiqué ! Pas de risque de se perdre, même si on ne connaît pas le coin. Mais comme Maxime, notre covoitureur Bayonnais nous l'avait dit, il faut tout de même savoir où l'on veut aller car tous les noms de quartiers sont indiqués et qui plus est, doublés en Basque, donnant ainsi des panneaux à 9 ou 10 lignes !! Autant vous dire qu'il faut les lire rapidement les pancartes...

on révise ou on rêvasse ?? :)
on révise ou on rêvasse ?? :)

 

Nous arrivons donc à San Sébastian sous les coups de midi. Nous sommes évidemment un peu perdus une fois dans le centre, mais la ville se bâtissant le long du canal, nous n'avons qu'à le suivre pour arriver à destination.

 

Comme on nous l'avais indiqué avant de partir, il n'est pas évident de se garer. Ne voulant pas perdre de temps à tourner/virer en voiture, nous optons pour un parking souterrain, légions à San Sebastian. Une fois garés, nous allons à l'office de tourisme prendre un plan de la ville et des alentours puis, après un bref tour des environs, partons manger nos tupperwares sur la plage.

 

Repus, nous allons déposer nos affaires dans notre B&B, en plein cœur du vieux quartier et commençons notre exploration. Les petites ruelles sont absolument magnifiques, étroites et piétonnes, le sol est pavés et les maisons ont quelques colombages qui semblent refléter le style basque. Des dizaines de tavernes et de petites boutiques se bousculent, arborant toutes leurs enseignes dans un style d'écriture un peu « gaulois ». Le seul « hic » c'est... qu'il n'y a personne et que tout est fermé !!! En effet, il est 14h30 et tout le monde est à table !! Nous sommes tellement arrivés en mode « gros-touriste-de-base » que nous avons oublié que l'heure du repas est complètement décalée de la notre !!! Le jetlag nouveau est arrivé...:p

 

Tout le monde ferme sa boutique pour aller manger des pintxos (dites « pinchos ») dans la taverne d'à côté. Les pintxos, ce sont de petites tartines d'à peu près tout ! Du jambon, du fromage, des œufs, de la crème, du crabe, du poisson, du poivron, servi chaud ou froid, tout est bon du moment que c'est posé sur une petite tranche de pain. L'ambiance, les couleurs, les odeurs, les verres qui trinquent me donnent envie de m’empiffrer dans la seconde mais je viens juste de manger et je n'ai vraiment plus faim. Tant pis, on reviendra ce soir !!

 

En attendant, nous partons nous balader encore un peu, nous passons sur le petit port de pêche et de plaisance puis nous entamons l'ascension du mont Urgull, l'un des deux monts situés de part et d'autre de la plage. Manque de bol, le funiculaire est sur l'autre mont... Mais bon c'est pas grave, on est des warriors !! La montée est quelques peu physique mais rien d'insurmontable ;)

 

En haut se trouve une petite fortification montée d'une statue de Saint Sébastien. Le petit fort offre une belle vue sur la ville et attire quelques étudiants qui, super motivés par l'idée de réviser, font l'ascension rien que pour pouvoir apprendre leurs leçons dans un cadre magnifique.

buen provecho
buen provecho

 

Le soir tombe et c'est l'heure de partir en quête de nourriture ! Dans la jungle des « tavernas », nous guettons, tels des prédateurs, le bar avec les plus beaux pintxos... Trouvé !! Un tout petit bar aux murs en pierre arborant un comptoir recouvert de magnifiques tartines (comme toutes les tavernes proposant les fameuses tapas basques) aux couleurs et aux formes variées semble nous appeler. On ne se fait pas prier et on s’assoit. C'est l'occasion pour moi de pratiquer un peu mon espagnol « naissant » pour demander deux ou trois banalités : assiettes, pintxos, à boire (quoique « cerveza » je savais déjà le dire...). Malheureusement j’eus tout de même besoin de l'aide d'Anaïs ;)

 

On se choisi nos pintxos, on croque, et là, comme certains plats de l'autre bout du monde ont déjà su le faire, je me retrouve transporté au monde des bisounours ! Assis au comptoir, avec les bavardages espagnols et basques en bruit de fond, des étoiles plein les yeux et une bière à la main (c'est important), mes papilles s'affolent et mon esprit s'envole. Je suis au paradis !! quel régal ! Un concept tout simple et pourtant si raffiné ! Wouah !

 

Nous nous étions dit que nous prendrions juste deux ou trois pintxos à deux avant de changer de bar, finalement nous avons fait tout notre repas au même endroit. Le vin et la bière n'étant pas cher (1€ le verre), on se fait plaisir de ce côté aussi...

 

Repus, on se décide à bouger. Deux rues plus loin, nous passons devant un bar musical aux prix très intéressants. Nous entrons avec tous les jeunes qui faisaient la queue, on prend le shooter de bienvenue, quelques bières et en avant la musique ! Au fil de la soirée, on constatera que le bar est exclusivement rempli d'étudiants allemands, venus en Espagne passer leurs vacances tous ensemble. Hablas español ? Nein.

 

Après une bonne nuit, nous quittons notre petit B&B et reprenons la route en direction de Zarautz après avoir payé 24€ de parking... …....... OUAAAAATE????

La grande Bilbao

 

Pintxos!! Quiero pintxos!!!

 

 

Après 20 petites minutes de route, nous arrivons à Zarautz (prononcez Sarauss), une petite ville en bord de mer longée par une plage avant de se terminer par un gros rocher se jetant dans la mer : El raton (ainsi nommé à cause de sa forme de souris). Nous arrivons vers 9h et constatons avec soulagement que les parkings sont gratuits. Nous nous baladons sur la plage et en ville et constatons que nous sommes toujours en décalage avec le rythme espagnol. Personne dans les rues jusqu'à ce que les plus « intrépides » montrent le bout de leur nez vers 10h30...

 

 

Ayant vite fait le tour de la ville, nous reprenons la route en direction de Getaria, un petit port de pêche tout « mimi » bâti sur une colline. En ce qui me concerne, l’intérêt de Getaria réside dans le fait que c'est le village natal de Juan Sebastian Elkano. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais il est pourtant le premier marin à avoir complété un tour du monde !! Il faisait parti de l'expédition de Magellan, ce qui explique en partie pourquoi son nom n'est pas resté dans l'histoire. Cependant, Magellan, lui, est mort en Indonésie et n'a donc pas fini son voyage, terminé par notre fameux Juan Sebastian. Étant voyageur dans l'âme, je ne pouvais définitivement pas passé à côté de cette petite bourgade basque où l'on trouve plusieurs monuments à l’effigie de ce grand navigateur.

 

Dernier arrêt avant Bilbao, encore un poil plus loin que Getaria : Zumaia. Cette ville ne présente quasiment aucun intérêt pour nous puisqu'il n'y a pratiquement rien à voir et que la ville semble désertée (même les tavernes sont vides). Comme dit Anaïs, « c'est un peu muerto ». Cependant, nous sommes tout de même venus car nous avions ouïe dire que nous pouvions y voir un étrange phénomène d'érosion sur les falaises et, effectivement, la vue vaut à elle seule le détour.

La Falaise semble comme cisaillée en respectant un tracé très géométrique. C'est comme si de gigantesque lames de pierre étaient venues se ranger les unes avec les autres pour former un ensemble. Le phénomène, entièrement naturel, est assez étrange mais ce n'est pas le seul dans le genre. En effet, on peut également l'observer en Irlande du nord, à la chaussée des géants où la pierre semble s'être transformée en un énorme damier. Même chose en Tasmanie. La nature est vraiment surprenante (au risque de me répéter ;)

 

le musée Guggenheim
le musée Guggenheim

 Nous filons maintenant sur Bilbao. Là encore, pas trop de mal pour se repérer et se garer. Mais la ville est beaucoup plus grande et plus construite que San Sebastian. Des buildings aux formes et aux couleurs variées poussent à des endroits qui semblent avoir été choisis aléatoirement. La ville se développe le long du canal qui va se jeter dans la mer.

 

Nous déposons nos bagages à notre auberge de jeunesse où nous sommes très bien accueillis et nous partons illico presto visiter la ville.

 

Nous sommes logés assez loin du centre et il faut donc beaucoup marcher pour le rejoindre. Nous passons par un parc municipal où les étudiants ont l'habitude de venir se prélasser et réviser. Nous passons devant le musée des beaux art de Bilbao et atteignons finalement notre cible : Le musée Guggenheim. Le bâtiment lui même est une immense œuvre d'art, à l'extérieur comme à l'intérieur. Des tours tarabiscotées, des dômes par nécessairement rond, des plafond pas plat (mais alors pas du tout!!)... Le building ne semble suivre aucune courbe géométrique classique ou logique, comme s'il avait été modelé à la main. Cependant le tout est magnifique et très impressionant ! Nous avions entendu que le musée était aussi (voire plus) intéressant que les expositions, et bien je suis de cet avis !

 

Le musée exposait des œuvres de Yoko Ono (tableau, sculpture, objets divers...) pour lesquelles nous ne nous sommes pas vraiment passionnés et une autre exposition au rez-de-chaussée. Cette dernière nous laissa plutôt ébahis. Déjà, la salle. Une pièce d'au moins 500m de long sur 100 de large. Puis l’œuvre en elle-même. D'immenses tôles d'acier d'environ 20cm d'épaisseurs, 5 mètres de hauteurs pour plusieurs dizaines de mètres de longueurs !! Les proportions sont tout simplement inhumaines ! On a l'impression d'être des figurines dans une maquette géante !! Hallucinant !

 

Lorsque nous sortons, il fait un peu meilleur. Même début Juin, la chaleur est étouffante en milieu d'après-midi. Nous continuons de visiter Bilbao,, même si nos jambes commencent à nous faire un peu mal. Un petit marché plus loin et nous voilà enfin dans la vieille ville. Comme à San Sebastian, les petites ruelles ont un charme particulier et vers 20h, les gens commencent à se rassembler dans les tavernes pour prendre l'apéro. Nous sommes fatigués alors nous préférons manger quelques pintxos en regardant les habitués du coin s'acharner sur un jeu d'adresse qui déchaîne les passions (enfin surtout les leurs) et qui consiste à envoyer un palet métallique dans la bouche d'une grenouille en bois. Nous rentrons par le métro après quelques dernières déambulations dans les rues et nous mettons au lit.

 

Dernière matinée au pays basque. Après avoir quitté notre hébergement, nous continuons notre visite de Bilbao à la « fraîche » (selon les standards espagnols hein, parce qu'il est 10h quand même). Nous allons visiter le musée des beaux arts de la ville qui, en plus de sa petite (mais néanmoins intéressante) exposition temporaire sur le japon, propose deux étages entiers de tableaux et de peintures sur un thème qui revient avec insistance : Dieu. Mon sujet préféré...

 

Je sors les jambes lourdes de ce musée et nous continuons sur les grandes allées commerciales alors que le soleil commence à chauffer au-dessus de nos têtes, bien que les thermomètres de la ville semblent être en désaccord sur la température exacte qu'il fait, l'un indiquant 33°C, l'autre 29°C, encore un autre nous montre 31°C...

 

Nous croisons en centre ville, une manifestation qui, au vu des moyens mis en place par la police pour encadrer l’événement, semble être un mouvement d'envergure. Et c'est là qu'on peut constater qu'en France on a vraiment la culture de la manifestation et des grèves en tout genre. En effet, une centaine de manifestants défilaient à la file indienne affublés de masques de panda. Les quelques meneurs tentaient de donner à l'ensemble une certaine consistance en gueulant quelques phrases révolutionnaires mais le résultat faisait peine à voir. Ils auraient chanté « à la queue leu-leu » qu'on y aurait prêté plus d'attention... En France un tel « cortège » n'aurait même pas éveillé la curiosité des passants. Mais passons … Après un peu de shopping, nous partons en quête des derniers pintxos de ce petit séjour au pays basque. Nous choisissons une petite terrasse pour déguster une assiette spéciale fruits de mer au soleil.

 

un p'tit dernier pour la route!!
un p'tit dernier pour la route!!

 Il est l'heure d'entamer la route retour. Mais pas tout de suite en direction de la France. Nous mettons le cap sur Oma. Un petit patelin complètement perdu dans les montagnes basques. Sa particularité ? Tout près, se trouverait une forêt dont les arbres ont été peint par un artiste !! Oui, oui, peint ! Comme nous ne sommes pas pressé par le temps, nous décidons de faire un crochet par ce site pour le moins curieux. Une demi-heure plus tard, nous arrivons aux alentours d'Oma. Un grand parking rempli de bus et de gamins en sortie scolaire témoigne du coté touristique de ce lieu. Ce que nous ne savions pas, c'est qu'il y avait encore 3km de grimpette sur le flanc de la petite montagne pour atteindre les soit-disant arbres peinturlurés. Nous devons être à San Sébastian dans deux heures pour récupérer un covoitureur qui nous accompagnera jusqu'à Toulouse... Ce qui nous laisse donc une heure pour faire les 6km aller/retour jusqu'à ces fameux arbres... N'ayant pas vraiment envie de rebrousser chemin (et n'ayant pas vraiment la notion temps/distance non plus), nous nous engageons sur le chemin rocailleux. La balade fut bien agréable, accompagné par le soleil et la tranquillité, ponctuée par quelques fraises des bois ramassées par-ci, par-là. Cependant, au bout d'une demi-heure de marche, toujours pas de couleurs chatoyantes à l'horizon et aucun panneau indiquant la distance restante à parcourir (ni celle déjà parcourue). Tant pis, il faut faire demi-tour si on veut être à l'heure à San Sébastian. Nous sommes un peu déçus de ne pas avoir vus cette œuvre si étrange mais nous nous consolons à l'idée de la belle balade que nous avons fait.

 

Nous repartons en direction de San Sebastian, puis de la France. Trois jours bien agréables durant lesquels nous nous seront régalés avec les pintxos. J'y retournerais rien que pour ça !! J'ai pu découvrir l'architecture basque qu'Anaïs connaissait déjà un peu, et puis ça m'aura permis de rajouter un petit drapeau à ma collection ;)

 

Une courte escapade qui fait du bien en somme ! Mais bon, on ne va pas s'arrêter là !! Dans quelques jours, j'ai un peu de temps libre pour aller voire mes grands-parents, en Bretagne. Le seul souci, c'est que je suis un peu fauché en ce moment... Parfait, ce sera l'occasion parfaite pour trouver un peu d'aventure près de chez moi ;)

 

Next : Toulouse-Concarneau en auto-stop !!! On the road again !!! ;)

 

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